« SAMOUNI ROAD » DE STEFANO SAVONA EN AVANT PREMIERE
VENDREDI 2 NOVEMBRE A 21H00 A L’ELLIPSE CINEMA
Samouni road de Stefano
Savona (128’, Fr/Ital.)
Dans la périphérie de la ville de Gaza, la famille Samouni s’apprête à célébrer un mariage. C'est la première fête depuis l’opération « Plomb durci » où les frappes de l’armée israélienne causèrent des pertes massives parmi les civils palestiniens. Amal, Fouad, leurs frères et leurs cousins ont perdu leurs parents, leurs maisons et leurs oliviers. Le quartier où ils habitent est en reconstruction. Ils replantent des arbres et labourent les champs, mais une tâche plus difficile encore incombe à ces jeunes survivants : reconstruire leur propre mémoire. Mêlant prises de vues réelles et scènes animées, Samouni Roaddresse un portrait de cette famille avant, pendant et après l’événement qui a changé leur vie à jamais.
En présence de Mathilde Fedi de Médecins du Monde, et en partenariat avec Corsica Palestina.
Ce film a obtenu l’Oeil d’or du documentaire au dernier festival de Cannes. Il sortira en salles le 7 novembre.
LE GRAND BAL
VENDREDI 19 OCTOBRE 21H
L'ELLIPSE CINEMA D'AJACCIO
LE GRAND BAL de Laetitia Carton (99', 2018, France)
AVANT-PREMIERE
"C’est l’histoire d’un bal. Un grand bal.
Dans le bocage bourbonnais, au mois de juillet, depuis plus de vingt-sept ans, qu’il pleuve,
qu’il gadouille, qu’il vente ou sous le soleil, on y danse, on y danse, pendant sept jours et sept nuits.
Tous en rond, nous sommes plus de deux mille, toutes générations
confondues, du nourrisson à l’octogénaire. On y parle aussi plusieurs langues. On vient de partout. Ça tourne, ça virevolte, ça piétine, ça transe, ça transpire, ça rit, ça pleure, ça chante, ça
joue, ça suinte, ça vit."
Séance suivie d'un bal avec les musiciens
Laurent Barbolosi, Vital Negroni, Jeremy Lohier
Le film se déroule en août 2015, dans une salle du tribunal de Rostov-Don. Un homme regarde à travers les barreaux de sa cage, ses yeux révèlent que ses nerfs sont sur le point de lâcher. Aujourd'hui il va connaître la sentence à laquelle il doit se soumettre : 20 ans de prison en Sibérie pour terrorisme. Le film montre combien cette accusation ne tient pas. Oleg Sentsov est Ukarinien, un pays occupé par la Russie et il se battait contre cette occupation. Le film se termine là. Mais depuis, Oleg Sentsov a entamé une grève de la faim. Depuis plus de cent jours et sa vie est en danger.
« Ne pas agir, ce serait
laisser Oleg Sentsov mourir. Ce serait renoncer à nos valeurs et à nos principes, renoncer à ce que nous défendons et à ce que nous sommes. Ce serait tolérer qu’on peut être tué pour ses idées,
ses opinions, ses prises de position. Le traitement dont il est l’objet est une atteinte à la liberté de pensée et à la liberté de création. Nous ne pouvons l’accepter »
Tribune du Monde du 13/08 signée par plus de cent personnalités
Le sport n’est pas qu’un terrain de compétition avec l’autre, il est aussi un terrain de confrontation avec soi-même. C’est sur ce terrain que Julien Faraut et Werner Herzog ont rencontré les héros de leurs films, John McEnroe, Walter Steiner, Reinhold Messner.
18h30
La grande extase du sculpteur sur bois Steiner de Werner Herzog (47’, 1973, All.)
Gasherbrum, la montagne lumineuse de Werner Herzog (45’, 1985, All.)
La montagne est le terrain de création idéal pour le cinéaste allemand Werner Herzog dont la question des limites est le moteur de son œuvre. Ses deux héros sont ici à la hauteur (si l’on peut dire !) de sa quête mystique.
Un buffet sera offert entre les deux séances.
21h00 L’empire de la perfection de Julien Faraut (2018, 90’)
A travers le portrait d’un tennisman de légende, John McEnroe, c’est une enquête sur le perfectionnisme qui s’esquisse là, son enfer, la lutte avec soi-même et la dramaturgie complexe qu’il instaure sur le court.
(Prix du public au Festival de Berlin Forum 2018)
En présence du cinéaste, Julien Faraut
18h30
La chasse aux fantômes (Ghost hunting)
de Raed Andoni
(94’, 2017, Palestine, France)
Prix du meilleur documentaire -
Festival de Berlin 2017
Plus de quatre Palestiniens sur dix des territoires occupés ont été emprisonnés par Israël. Pour raconter cette réalité qu’il a lui-même vécue, le réalisateur palestinien Raed Andoni a reconstitué une partie de la Moskobiya, ses salles d’interrogatoire, ses règlements déshumanisants, son arbitraire. Après avoir construit un décor ressemblant à leur prison, les « acteurs » de La Chasse aux fantômes rejouent ici leur détention. C’est une métaphore du métier d’acteur et du pouvoir du cinéma que réalise ici Raed Andoni, en plus d’une cure cathartique pour ses personnages.
21h00
Un long été brûlant en Palestine de Norma Marcos (74’, 2014, Palestine, France)
En présence de la réalisatrice
« Mon film raconte la guerre de l’été 2014 à Gaza, vue depuis la Cisjordanie. Je tournais un film sur ma nièce Yara, sur les femmes et la vie quotidienne en Palestine. « J’ai 16 ans et j’ai déjà vécu trois guerres », a dit Farah Baker, une jeune fille palestinienne dans un tweet après le bombardement de sa maison à Gaza. J’ai pris ma caméra et commencé à rencontrer des Palestiniens. Dans mon film, on découvre à travers un artiste, un boulanger, une paysanne, un fleuriste, un banquier ou une pilote automobile, comment ces personnes sont touchées par ce conflit dans leur vie quotidienne, leur solidarité envers Gaza tout en tentant de construire leur société malgré l’occupation et l’oppression. » (Norma Marcos)
Le 18 mai à l'Ellipse cinéma d'Ajaccio. SOIREE "LANCEUR D'ALERTE".
18h30 Citizen four de laura Poitras. (104', 2016)
En 2013, Edward Snowden déclenche l’un des plus grands séismes politiques aux Etats-Unis en révélant des documents secret-défense de la NSA. Sous le nom le code « CITIZENFOUR », il contacte la documentariste américaine Laura Poitras. Elle part le rejoindre à Hong Kong et réalise en temps réel CITIZENFOUR, un document historique unique et un portrait intime d’Edward Snowden.
21h30 Meeting Snowden de Flore Vasseur (48', 2017)
Moscou, décembre 2016, Edward Snowden, Larry Lessig et Birgitta Jónsdóttir sont réunis pour la première fois et en toute discrétion dans une chambre d’hôtel non identifiée. Alors que les soupçons d’ingérence de la Russie dans les élections américaines émergent, alors que le pays enterre son ambassadeur assassiné en Turquie, alors qu’Edward Snowden délivre ses interviews au compte-goutte, alors que le monde prépare Noël, ils s’unissent à Moscou autour de la seule question qui vaille, leur cause commune : comment sauver la démocratie ?
En présence de la réalisatrice, Flore Vasseur
VENDREDI 19 OCTOBRE A LA MEDIATHEQUE DE SERRA DI FERRO A 19H
Soirée au sommet avec Werner Herzog:
La souffrière de Werner Herzog (1977, 60’, All.) Le cinéaste allemand se rend sur l'île de la Guadeloupe alors que le volcan de La Soufrière, toujours en activité, menace d'entrer en éruption et de détruire une partie de l'île.
La montagne lumineuse de Werner Herzog (1985, 45’, All)
Reinhold Messner est une légende de l’alpinisme. En juin 1984, Herzog le suit alors qu'avec son acolyte Hans Kammerlander il se lance dans un nouveau pari : faire l’ascension en une seule expédition de deux des sommets de la chaîne Gasherbrum, situés respectivement à 8068 et 8035 mètres. Un exploit inédit...
SAMEDI 20 OCTOBRE A LA BIBLIOTHEQUE DE SOLLACARO A 20H
Soirée au sommet avec Werner Herzog
La grande extase du sculpteur sur bois Steiner de Werner Herzog (1974, 45’, All)
Herzog accompagne Walter Steiner sur les quelques jours du championnat 1972 de saut à ski à Planica en Slovénie. Walter Steiner, sculpteur sur bois à ses moments perdus, est une légende de cette discipline. Médaillé d’or à Planica en 72, il n’est cependant pas à la recherche des records, mais juste de l’extase de l’envol. Sa passion pour la simple beauté du geste se heurte cette année là à la pression du public et des organisateurs qui, eux, attendent de nouveaux records.
La montagne lumineuse de Werner Herzog (1985, 45’, All)
Reinhold Messner est une légende de l’alpinisme. En juin 1984, Herzog le suit alors qu'avec son acolyte Hans Kammerlander il se lance dans un nouveau pari : faire l’ascension en une seule expédition de deux des sommets de la chaîne Gasherbrum, situés respectivement à 8068 et 8035 mètres. Un exploit inédit...
VENDREDI 21 SEPTEMBRE A LA MEDIATHEQUE DE SOLLACARO
Voyage en sol majeur de Georgi Lazarevski
(54', 2006, Fr)
Depuis quarante ans, Aimé projette un grand voyage au Maroc. Il a lu tous les guides, annoté les cartes et pris des notes. Mais sa femme refuse obstinément de l’accompagner. Aimé a 93 ans. Sa vie sage s’est organisée autour de son métier de violoniste dans un grand orchestre, sans grand éclat et sans grandes entreprises. Quand son petit-fils l’emmène enfin au Maroc, Aimé prépare sa valise avec un soin maniaque. Sur le bateau comme dans la palmeraie, l’émerveillement est teinté d’amertume.
Le vendredi 20 avril à la Médiathèque de Serra di Ferro (18h30)
La sociologue et l'ourson d'Etienne Chaillou et Mathias Théry (77', 2016)
De septembre 2012 à mai 2013, la France s'enflamme sur le projet de loi du Mariage pour tous. Pendant ces neuf mois de gestation législative, Ia sociologue Irène Théry raconte à son fils les enjeux du débat. De ces récits nait un cinéma d’ours en peluches, de jouets, de bouts de cartons. Portrait intime et feuilleton national, ce film nous fait redécouvrir ce que nous pensions tous connaître : la famille.
Samedi 14 avril à 20h Bibliothèque de Sollacaro
Voyage en sol majeur
de Georgi Lazarevski (54', 2006)
Depuis quarante ans, Aimé projette un grand voyage au Maroc. Il a lu tous les guides, annoté les cartes et pris des notes. Mais sa femme refuse obstinément de l’accompagner. Aimé a 93 ans. Sa vie sage s’est organisée autour de son métier de violoniste dans un grand orchestre, sans grand éclat et sans grandes entreprises. Quand son petit-fils l’emmène enfin au Maroc, Aimé prépare sa valise avec un soin maniaque. Sur le bateau comme dans la palmeraie, l’émerveillement est teinté d’amertume. Restée à la maison, sa femme livre avec une franchise un peu acide ce qui, pour elle, compte dans la vie. Dans la vieille Peugeot entretenue avec soin ou dans les chambres d’hôtel, Aimé livre à son petit-fils les regrets, les occasions manquées, les bonheurs fugitifs et les leçons de sa vie. Au retour, il se met à parler avec les gens dans la rue, il converse volontiers dans le quartier, il a changé.
VENDREDI 23 FEVRIER A LA MEDIATHEQUE DE SERRA DI FERRO
Lutte jeunesse
De Thierry de Peretti
France, 2017, 58 min, couleur
Afin de trouver le comédien pouvant incarner le rôle principal de son film, Une vie violente, Thierry de Peretti a organisé un casting mené par Julie Allione. Des dizaines de jeunes Corses se retrouvent devant la caméra, s’imaginant dans ce personnage complexe embarqué presque malgré lui dans la lutte armée. Le casting prend vite la forme d’un échange intime face caméra. Mis en confiance par Julie Allione, ces jeunes se livrent et nous livrent le rapport complexe qu’ils entretiennent à l’île. À travers les mots se dessine le portrait kaléidoscopique d’une génération, entre tentation du nationalisme et rêves d’un nouveau départ, ailleurs.
LE 18ème CORSICA.DOC: UNE EDITION MAJEURE
Le cinéma est un art jeune, et c’est un regard neuf qu’il porte sur les animaux. Non pas celui qui fut celui de la peinture, empreint de religion, de mysticisme ou de mythologie. Non, c’est un regard profondément troublé que porte les cinéastes sur les « non-humains », prolongeant en cela les interrogations des jeunes philosophes d’aujourd’hui. C’est, modestement, que nous esquisserons cette histoire d’un rapport Homme/Animal par les films choisis ici, en écho aux tableaux du Palais Fesch d’Ajaccio.
Les films de la compétition, eux, ne témoigneront pas moins des graves questions qui traversent notre temps. La guerre, la famille, la vieillesse… les jeunes cinéastes font feu de tout bois pour réaliser de puissants gestes cinématographiques.
Une arche de Noé cinématographique
par Federico Rossin
« Si aujourd’hui nous n’observons plus les animaux, eux n’ont pas cessé de le faire. Ils nous regardent car nous avons, depuis la nuit des temps, vécu en leur compagnie. Ils ont nourri nos rêves, habité nos légendes et donné un sens à nos origines. Ils portent à la fois notre différence et la trace de ce que nous croyons avoir perdu. »
John Berger, Pourquoi regarder les animaux ?
Cette programmation est une traversée à la fois ludique, pensive et visionnaire autour de l'univers des animaux, elle interroge et réactive la relation entre l’homme et l’animal, le lien qui au fil de l’histoire se voit transformé par les nouveaux rapports de production du XX e siècle, réduisant l’animal à l’état de bête avant d’en faire un simple produit de consommation. Mais une nouvelle conscience de la relation entre nous et les animaux commence à émerger depuis quelques années. Et comme toujours le cinéma est un merveilleux miroir pour comprendre notre société par le prisme de son imaginaire et de son esthétique.
Le parcours des séances est une surprenante Arche de Noé cinématographique dans laquelle le public ajaccien pourra faire à la fois une expérience de découverte et de partage. Si Werner Herzog interroge radicalement notre anthropomorphisme dans son Grizzly Man (2005), Frederick Wiseman avec son Zoo (1993) nous plonge dans un microcosme animal reconstruit artificiellement, en miroir ironique et impitoyable de notre société. Barbet Schroeder, dans son Koko, le gorille qui parle (1978), dresse un portrait drôle et terrible de notre fantasme d'omnipotence scientifique et éthique sur le monde animal. Roberto Rossellini a réalisé India (1959) de manière expérimentale : le résultat est une éblouissante tentative de décrire la relation durable et fructueuse entre les hommes et les animaux (éléphants, tigres, singes), à travers une structure à épisodes imprégnée d'une profonde empathie: un film qui nous réconcilie avec la Terre Mère (Matri Bhumi) et nous met au même niveau que tous les êtres vivants.
La distance qui nous sépare des animaux
par Olivia Cooper-Hadjian
Les cinéastes ici cités prennent le parti d’adopter vis-à-vis de l’humain une distance à la mesure de celle qui nous sépare des autres animaux. Les bêtes y conservent tout leur mystère, et nous regagnons une partie du nôtre. Car n’est-il pas étrange d’envoyer des chiens dans l’espace ou d’imbriquer de minuscules insectes dans de grandes machines de pointe pour tenter de percer le secret de leur cognition, et peut-être de leur conscience ?
Si l’exploitation n’est pas absente de ces démarches, ces cinéastes la déjouent par leur geste et rétablissent un lien avec l’animal en se mettant physiquement à sa place : Elsa Kremser et Levin Peter suivent le parcours d’une meute de chiens errants, adoptant leur cadence, dans Space Dogs ; Maud Faivre et Marceau Boré montrent la solitude des insectes scrutés dans Modèle animal. Certains rapports sont plus ambigus, comme le montre Homing, où le dérèglement de l’environnement éveille un effort de réparation par des actes de soin.
Le respect qu’imposent les bêtes se mâtine d’envie, jusqu’à l’absurde : on s’imagine échapper à notre propre condition, en tentant d’imiter leurs talents musicaux dans Langue des oiseaux d’Érik Bullot, ou en s’identifiant à leur pouvoir de séduction dans Los que desean d’Elena López Riera.