Née à Londres, Claire Simon apprend le cinéma par le biais du montage, et tourne des courts métrages de manière indépendante. Parmi ses films les plus remarqués, on se souvient de La police en 1988 ou de Scènes de ménage avec Miou Miou, en 1991. Elle découvre la pratique du cinéma direct aux Ateliers Varan et réalise plusieurs films documentaires : Les Patients, Récréations, et Coûte que coûte qui seront primés dans de nombreux festivals. En 1997, elle présente à la Quinzaine des réalisateurs son premier long métrage de fiction Sinon oui. Elle réalise pour Arte un film avec les élèves du TNS, Ça c’est vraiment toi, mi fiction mi documentaire qui recevra au festival de Belfort les grands prix du documentaire et de la fiction. Après une expérience théâtrale, elle renoue avec le documentaire en tournant 800 km de différence/romance et Mimi (festival de Berlin 2003) tous deux sortis en salle.Son deuxième long métrage de fiction : Ça brûle est présenté à la Quinzaine des réalisateurs en 2006. Son dernier en date, Gare du Nord, au festival de Locarno en 2013. Suivra Le bois dont les rêves sont faits, qui sortira en salles en avril 2016.
Spécialisée dans la sociologie du droit, de la famille et de la vie privée, elle travaille sur les transformations contemporaines des liens entre les sexes et les générations. Elle a publié plusieurs ouvrages sur les mutations du droit et de la justice de la famille, sur les Familles recomposées et sur le masculin et le féminin. Irène Théry est également membre du conseil scientifique de l’EHESS, membre du comité scientifique de l’Institut National des Études Démographiques (INED), membre du Haut Conseil à la population et à la famille, membre du comité de rédaction de la revue Esprit. Elle a défendu la loi sur le mariage pour tous devant l'Assemblée nationale en 2012. Protagoniste du film La Sociologue et l'ourson.
François Farellacci réalise des films depuis 1997, avec L'età forte (7mn, fiction, en collaboration avec Laura Lamanda, Sacher FIlm Festival. Rome). Depuis il a réalisé nombre de films et de vidéo installations, en collaboration avec Laura Lamanda. Les derniers étant: Winterspleen en 2003, Famille en 2009, et L'ïle des morts en 2012. Il a réalisé enfin, en 2014, Lupino.
Jean-Noël Cristiani a réalisé nombre de films documentaires. Notamment Les vitraux de Soulages en 1994, un film sur Edouard Glissant en 1994, un autre sur John Coltrane en 1996. Encore Soulages: le noir et la lumière en 2008. Enfin, Le marcheur en 2008. Il enseigne aux Ateliers Varan et dirige l'Atelier Varan-Corse depuis 2008.
Elle fait des dessins, des textes, du graphisme, des collages, des photos et de la sociologie. Elle travaille comme designer freelance. Elle poursuit un projet intellectuel et plastique sur la misère symbolique contemporaine, qu'elle a nommé LE PETASSE. Elle s'interroge sur les questions de genre, de politique et de sexualité. Elle fait philosopher des chiens. Elle a fait un premier film, Pauline s'arrache. Sur sa soeur Pauline. Il sortira en salle le 23 décembre 2015.
Diplômée d’un Master en Audiovisuel à la Sorbonne et d’une maîtrise de littérature à l’Université de La Havane (Cuba), Léa Rinaldi travaille d’abord comme Journaliste Reporter d’Images indépendante et couvre l’actualité du cinéma pour Canal+, Ciné Cinéma et MK2. Parallèlement, elle réalise ses propres projets de court métrages et films documentaires. Invitée par Jim Jarmusch sur le tournage de ses deux derniers films : The Limits of Control et Only Lovers Left Alive, elle réalise deux documentaires sur le réalisateur américain : Behind Jim Jarmusch et Travelling at night with Jim Jarmusch. En 2014, elle réalise son premier documentaire long-métrage destiné au cinéma : Esto es lo que hay (chronique d’une poésie cubaine).
Responsable depuis 2007 du département Editions du Musée de l’Histoire de l’immigration (Palais de la Porte Dorée) et rédactrice en chef de la revue Hommes et Migrations, une revue spécialisée sur les phénomènes migratoires en France et dans le monde. Elle a dirigé avec Nancy L. Green Histoire de l’immigration et question coloniale en France (La documentation française, 2008), puis avec Marianne Amar et Catherine Wihtol de Wenden A chacun ses étrangers ? France-Allemagne de 1871 à aujourd’hui (Actes Sud, 2009) et vient de coordonner avec Serge Weber Migrations et mutations de la société française. Etat des savoirs. (La Découverte, 2014).
1er assistant réalisateur sur de nombreux longs métrages, Arnaud Dommerc a travaillé plus particulièrement avec des cinéastes comme Robert Guédiguian ou encore Jean-Marie Straub, avant de se consacrer à la société de production qu'il a créée en 2001, andolfi. Il a produit notamment un premier long métrage ambitieux, Des Etoiles, sélectionné par le Festival de Cannes dans le cadre de l'Atelier de la Cinéfondation 2012. Arnaud Dommerc a aussi produit des documentaires, dont Honk de Arnaud Gaillard et Florent Vassault, sorti en salles en 2011. Il produit par ailleurs depuis 2011 tous les films de Jean-Marie Straub.
Kepler 22 productions est une société créée fin 2012 par Juliette Cazanave et César Diaz. Spécialisée dans le documentaire d’auteur, Kepler22 a depuis bientôt trois ans également produit deux courts-métrages de fiction, un documentaire institutionnel, un web doc, et collaboré à un long-métrage de fiction.
Les centres d’intérêts des producteurs sont larges, leurs territoires aussi : Guatemala, Mexique, Russie, Sibérie, Géorgie, Irlande, Cambodge. La question principale est celle du regard, pas du contenu.
LE 18ème CORSICA.DOC: UNE EDITION MAJEURE
Le cinéma est un art jeune, et c’est un regard neuf qu’il porte sur les animaux. Non pas celui qui fut celui de la peinture, empreint de religion, de mysticisme ou de mythologie. Non, c’est un regard profondément troublé que porte les cinéastes sur les « non-humains », prolongeant en cela les interrogations des jeunes philosophes d’aujourd’hui. C’est, modestement, que nous esquisserons cette histoire d’un rapport Homme/Animal par les films choisis ici, en écho aux tableaux du Palais Fesch d’Ajaccio.
Les films de la compétition, eux, ne témoigneront pas moins des graves questions qui traversent notre temps. La guerre, la famille, la vieillesse… les jeunes cinéastes font feu de tout bois pour réaliser de puissants gestes cinématographiques.
Une arche de Noé cinématographique
par Federico Rossin
« Si aujourd’hui nous n’observons plus les animaux, eux n’ont pas cessé de le faire. Ils nous regardent car nous avons, depuis la nuit des temps, vécu en leur compagnie. Ils ont nourri nos rêves, habité nos légendes et donné un sens à nos origines. Ils portent à la fois notre différence et la trace de ce que nous croyons avoir perdu. »
John Berger, Pourquoi regarder les animaux ?
Cette programmation est une traversée à la fois ludique, pensive et visionnaire autour de l'univers des animaux, elle interroge et réactive la relation entre l’homme et l’animal, le lien qui au fil de l’histoire se voit transformé par les nouveaux rapports de production du XX e siècle, réduisant l’animal à l’état de bête avant d’en faire un simple produit de consommation. Mais une nouvelle conscience de la relation entre nous et les animaux commence à émerger depuis quelques années. Et comme toujours le cinéma est un merveilleux miroir pour comprendre notre société par le prisme de son imaginaire et de son esthétique.
Le parcours des séances est une surprenante Arche de Noé cinématographique dans laquelle le public ajaccien pourra faire à la fois une expérience de découverte et de partage. Si Werner Herzog interroge radicalement notre anthropomorphisme dans son Grizzly Man (2005), Frederick Wiseman avec son Zoo (1993) nous plonge dans un microcosme animal reconstruit artificiellement, en miroir ironique et impitoyable de notre société. Barbet Schroeder, dans son Koko, le gorille qui parle (1978), dresse un portrait drôle et terrible de notre fantasme d'omnipotence scientifique et éthique sur le monde animal. Roberto Rossellini a réalisé India (1959) de manière expérimentale : le résultat est une éblouissante tentative de décrire la relation durable et fructueuse entre les hommes et les animaux (éléphants, tigres, singes), à travers une structure à épisodes imprégnée d'une profonde empathie: un film qui nous réconcilie avec la Terre Mère (Matri Bhumi) et nous met au même niveau que tous les êtres vivants.
La distance qui nous sépare des animaux
par Olivia Cooper-Hadjian
Les cinéastes ici cités prennent le parti d’adopter vis-à-vis de l’humain une distance à la mesure de celle qui nous sépare des autres animaux. Les bêtes y conservent tout leur mystère, et nous regagnons une partie du nôtre. Car n’est-il pas étrange d’envoyer des chiens dans l’espace ou d’imbriquer de minuscules insectes dans de grandes machines de pointe pour tenter de percer le secret de leur cognition, et peut-être de leur conscience ?
Si l’exploitation n’est pas absente de ces démarches, ces cinéastes la déjouent par leur geste et rétablissent un lien avec l’animal en se mettant physiquement à sa place : Elsa Kremser et Levin Peter suivent le parcours d’une meute de chiens errants, adoptant leur cadence, dans Space Dogs ; Maud Faivre et Marceau Boré montrent la solitude des insectes scrutés dans Modèle animal. Certains rapports sont plus ambigus, comme le montre Homing, où le dérèglement de l’environnement éveille un effort de réparation par des actes de soin.
Le respect qu’imposent les bêtes se mâtine d’envie, jusqu’à l’absurde : on s’imagine échapper à notre propre condition, en tentant d’imiter leurs talents musicaux dans Langue des oiseaux d’Érik Bullot, ou en s’identifiant à leur pouvoir de séduction dans Los que desean d’Elena López Riera.