Assistant opérateur de 1970 à 1973, Romain Goupil devient assistant réalisateur pour Chantal Ackerman, Roman Polanski ou Jean-Luc Godard (notamment pour Sauve qui peut la vie). Après plusieurs courts, il se lance dans le long métrage en 1982. Lui qui a longtemps milité dans la Ligue communiste, consacre Mourir à trente ans à l'amitié pendant les années activistes. Le film lui vaut la Caméra d'or à Cannes et le César de la meilleure première œuvre. En 1989, il réalise Maman avec Anémone et A mort la mort ! qui traite de la génération sida. Parallèlement à sa carrière de réalisateur, Romain Goupil est également acteur. Il apparaît notamment dans Vénus Beauté (institut). A ma sœur ! Ou la bande drugstore. L'année 2010 est celle du retour à la réalisation pour le cinéaste engagé. Il livre avec Les mains en l’air un film militant sur un sujet d'actualité: l'expulsion des enfants sans-papiers des écoles.
Né en Italie, Stefano Savona a mené différentes campagnes de recherche après ses études d’archéologie et d’anthropologie (Italie, Soudan, Egypte, Turquie). Il a ensuite étudié le cinéma et réalisé de nombreuses installations en Italie, en France et au Japon ainsi que des documentaires. Notamment : Roshbash Badolato (1999) ; Siciliatunisia (2000) ; Alfabe, abbecedario curdo (2002) ; Un Confine di Specchi / Une frontière en miroirs (2002) Il a également signé plusieurs ouvrages photographiques, Verso il Kurdistan, (1998, Ed. L’Epos, Palermo) ; La TV del Rifiuto, antropologia della ricezione televisiva (2004, Ed. Bruno Mondadori, Milan) et Light from the Box (2005, Ed. Mediaset/Motta Fotografia, Milan)
Né en 1937 à Paris, Luc Moullet a réalisé, entre autres films : Un Steak trop cuit 1960, Brigitte et Brigitte 1965, Une aventure de Billy le KM 1970, Ma Première brasse 1981, Essai d'ouverture 1988, La Cabale des oursins 1991, Parpaillo 1992, Foin 1994, Le Ventre de l'Amérique 1995, Le Prestige de ta mort 2005.
Amina, Fatoma et Asma sont trois amies originaires de petites îles lointaines du Golfe persique, situées au Sud de l’Iran. Elles sont parvenues à faire des études universitaires à Téhéran d’où elles prennent un train qui va les ramener vers leur village natal. Le film les accompagne tout au long de ce trajet dans l’espace intime d’un compartiment.
Réalisatrice de La mort de Danton.
Producteur de nombreux films, assistant-réalisateur (avec Jean-Marie Straub et Danièle Huillet, Robert Guediguian ou les frères Larrieu), Arnaud Dommerc est le réalisateur de Solo Tu (1997) et Nous n’irons pas à Buti (2008). Il prépare actuellement une installation vidéo sur Gênes et la Méditerranée pour l'Université Lille 3.
Née à Ispahan en Iran en 1981
Elle a grandi et vécu à Bruxelles où, après des études techniques de photographie, elle s’est dirigée vers l’univers tridimensionnel de l’atelier d’espace urbain de la Cambre.Elle a ensuite obtenu une licence en scénographie auprès du peintre scénographe Jean-Claude Debemeels, successeur de Serge Creuz.En parallèle à ses études, elle a suivi, pendant trois ans, des cours intensifs de théâtre selon la méthode de Stanislavski.Sa rencontre avec la metteuse en scène, Frédérique Leconte qui pratique un théâtre brut loin des fioritures et avec des comédiens « non professionnels » à été un déclenchement dans sa façon de concevoir le jeu et la scène.Pendant 1 an, elle a joué au sein de sa troupe afin de comprendre les mécanismes de son travail de mise en scène.En 2004, elle présente « poubelles lumineuses » une installation lumineuse dans une rue de Bruxelles, puis de Lyon et enfin exposé à la foire de lumière de Paris. En 2005, dans le grenier du conservatoire de musique de Bruxelles, elle propose un parcours intitulé « partir ici » qui comporte plusieurs installations autour de la thématique du tapis volant.En 2006, elle réalise la scénographie ainsi que les costumes de la comédie musicale West side story orchestré par David Miller, au théâtre St Michel.Cette année-là, dans le cadre d’un workshop sur les nouvelles technologies et l’art, elle met en scène un court spectacle présenté au théâtre national de Bucarest en Roumanie.En 2007, dans le cadre d’une résidence au « vents des forets », elle crée « immigrare »deux installations sur site rural exposé pour une période de 5 ans.En janvier 2008, soutenu par le centre bruxellois de l’audiovisuel, elle retourne dans sa ville natale d’Ispahan, tourner les premières images de son film documentaire « Salaam Isfahan ».En Novembre 2009, suite à une résidence de 6 mois à la maison des Arts actuels des chartreux, elle présente sa première exposition individuelle « draped ’ »(photographie et installation).En juin 2009, elle réalise le tournage définitif de « Salaam Isfahan ». EN 2010, Salaam Isfahan est présenté en première mondiale et compétition internationale au festival vision du réel de Nyon où il emportera le prix du public.
LE 18ème CORSICA.DOC: UNE EDITION MAJEURE
Le cinéma est un art jeune, et c’est un regard neuf qu’il porte sur les animaux. Non pas celui qui fut celui de la peinture, empreint de religion, de mysticisme ou de mythologie. Non, c’est un regard profondément troublé que porte les cinéastes sur les « non-humains », prolongeant en cela les interrogations des jeunes philosophes d’aujourd’hui. C’est, modestement, que nous esquisserons cette histoire d’un rapport Homme/Animal par les films choisis ici, en écho aux tableaux du Palais Fesch d’Ajaccio.
Les films de la compétition, eux, ne témoigneront pas moins des graves questions qui traversent notre temps. La guerre, la famille, la vieillesse… les jeunes cinéastes font feu de tout bois pour réaliser de puissants gestes cinématographiques.
Une arche de Noé cinématographique
par Federico Rossin
« Si aujourd’hui nous n’observons plus les animaux, eux n’ont pas cessé de le faire. Ils nous regardent car nous avons, depuis la nuit des temps, vécu en leur compagnie. Ils ont nourri nos rêves, habité nos légendes et donné un sens à nos origines. Ils portent à la fois notre différence et la trace de ce que nous croyons avoir perdu. »
John Berger, Pourquoi regarder les animaux ?
Cette programmation est une traversée à la fois ludique, pensive et visionnaire autour de l'univers des animaux, elle interroge et réactive la relation entre l’homme et l’animal, le lien qui au fil de l’histoire se voit transformé par les nouveaux rapports de production du XX e siècle, réduisant l’animal à l’état de bête avant d’en faire un simple produit de consommation. Mais une nouvelle conscience de la relation entre nous et les animaux commence à émerger depuis quelques années. Et comme toujours le cinéma est un merveilleux miroir pour comprendre notre société par le prisme de son imaginaire et de son esthétique.
Le parcours des séances est une surprenante Arche de Noé cinématographique dans laquelle le public ajaccien pourra faire à la fois une expérience de découverte et de partage. Si Werner Herzog interroge radicalement notre anthropomorphisme dans son Grizzly Man (2005), Frederick Wiseman avec son Zoo (1993) nous plonge dans un microcosme animal reconstruit artificiellement, en miroir ironique et impitoyable de notre société. Barbet Schroeder, dans son Koko, le gorille qui parle (1978), dresse un portrait drôle et terrible de notre fantasme d'omnipotence scientifique et éthique sur le monde animal. Roberto Rossellini a réalisé India (1959) de manière expérimentale : le résultat est une éblouissante tentative de décrire la relation durable et fructueuse entre les hommes et les animaux (éléphants, tigres, singes), à travers une structure à épisodes imprégnée d'une profonde empathie: un film qui nous réconcilie avec la Terre Mère (Matri Bhumi) et nous met au même niveau que tous les êtres vivants.
La distance qui nous sépare des animaux
par Olivia Cooper-Hadjian
Les cinéastes ici cités prennent le parti d’adopter vis-à-vis de l’humain une distance à la mesure de celle qui nous sépare des autres animaux. Les bêtes y conservent tout leur mystère, et nous regagnons une partie du nôtre. Car n’est-il pas étrange d’envoyer des chiens dans l’espace ou d’imbriquer de minuscules insectes dans de grandes machines de pointe pour tenter de percer le secret de leur cognition, et peut-être de leur conscience ?
Si l’exploitation n’est pas absente de ces démarches, ces cinéastes la déjouent par leur geste et rétablissent un lien avec l’animal en se mettant physiquement à sa place : Elsa Kremser et Levin Peter suivent le parcours d’une meute de chiens errants, adoptant leur cadence, dans Space Dogs ; Maud Faivre et Marceau Boré montrent la solitude des insectes scrutés dans Modèle animal. Certains rapports sont plus ambigus, comme le montre Homing, où le dérèglement de l’environnement éveille un effort de réparation par des actes de soin.
Le respect qu’imposent les bêtes se mâtine d’envie, jusqu’à l’absurde : on s’imagine échapper à notre propre condition, en tentant d’imiter leurs talents musicaux dans Langue des oiseaux d’Érik Bullot, ou en s’identifiant à leur pouvoir de séduction dans Los que desean d’Elena López Riera.