A l'occasion de l'anniversaire du multiplexe L'Ellipse cinéma Corsica.Doc présente un film qui fut programmé à Corsica.Doc.
CINEMA DE L'ELLIPSE D'AJACCIO
12 DECEMBRE 2015
A L'ESPACE DIAMANT
EN OCTOBRE 2015
En avant-première en présence de la réalisatrice
88’, 2015, France. Producteur : Bathysphère production. Distributeur : Jour2fête. Sélection ACID (Cannes 2015). Sortie en salles le 23 décembre 2015
Ça commence comme un conte de fées : il y a une reine, un roi et leurs beaux enfants, Pauline, Anaïs et Guillaume. Mais c’est plus compliqué, plus punk, le roi porte des talons aiguille, la reine veut rattraper le temps perdu, leurs héritiers se rebellent. Rien ne va plus, Pauline s'arrache.
« Pauline s’arrache est un documentaire qui nous amène au cœur de la vie mouvementée de Pauline, 15 ans, filmée par sa demi-sœur, Emilie Brisavoine. Pauline, la benjamine est la seule qui est restée vivre chez leurs parents atypiques : la mère, ancienne reine de la nuit, tombée amoureuse d’un jeune homme travesti, son père. La cohabitation entre Pauline et sa famille est explosive (…) C’est un film tourbillon, où les lignes se déplacent sans cesse. Sa force est de ne jamais laisser le spectateur au repos… » (l’ACID)
A L'ESPACE DIAMANT
12 NOVEMBRE 2015
81’, 2014. Dans ce film, le grand philosophe et sociologue Edgar Morin revient sur la place essentielle que l’étude du cinéma a joué dans sa vie et dans sa formation d’intellectuel, jusqu’à la réalisation en 1960, avec Jean Rouch, du film Chronique d’un été. Un film qui bouleversa l’histoire du cinéma, tant documentaire que de fiction.
A L'ESPACE DIAMANT
11-12 SEPTEMBRE 2015
Un conte documentaire en trois films sur le Portugal contemporain. Partant de faits divers réels, le cinéaste portugais conte avec panache la crise qui frappe les peuples d’Europe et du Portugal. Une farce, une fable, une fresque… un film événement qui porte une autre lumière, poétique et politique, sur le monde d’aujourd’hui.
11 SEPTEMBRE 2015
125’, 2015. Où Schéhérazade raconte les inquiétudes qui s'abattent sur le pays :« Ô Roi bienheureux, on raconte que dans un triste pays parmi les pays où l'on rêve de baleines et de sirènes, le chômage se répand. En certains endroits la forêt brûle la nuit malgré la pluie et en d'autres hommes et femmes trépignent d’impatience de se jeter à l'eau en plein hiver. Parfois, les animaux parlent, bien qu’il soit improbable qu’on les écoute. Dans ce pays où les choses ne sont pas ce qu'elles semblent être, les hommes de pouvoir se promènent à dos de chameau et cachent une érection permanente et honteuse ; ils attendent qu’arrive enfin le moment de la collecte des impôts pour pouvoir payer un dit sorcier qui… ».Et le jour venant à paraître, Schéhérazade se tait.
12 SEPTEMBRE 2015
131’, 2015. Où Schéhérazade raconte comment la désolation a envahi les hommes :« Ô Roi bienheureux, on raconte qu'une juge affligée pleurera au lieu de dire sa sentence quand viendra la nuit des trois clairs de lunes. Un assassin en fuite errera plus de quarante jours durant dans les terres intérieures et se télétransportera pour échapper aux gendarmes, rêvant de putes et de perdrix. En se souvenant d'un olivier millénaire, une vache blessée dira ce qu'elle aura à dire et qui est bien triste ! Les habitants d’un immeuble de banlieue sauveront des perroquets et pisseront dans les ascenseurs, entourés de morts et de fantômes, mais aussi d’un chien qui… ».Et le jour venant à paraître, Schéhérazade se tait.- « Quelles histoires ! C’est sûr qu’en continuant ainsi, ma fille va finir décapitée ! » – pense le Grand Vizir, père de Schéhérazade, dans son palais de Bagdad.
12 SEPTEMBRE 2015
125’, 2015. Où Schéhérazade doute de pouvoir encore raconter des histoires qui plaisent au Roi, tant ses récits pèsent trois mille tonnes. Elle s’échappe du palais et parcourt le Royaume en quête de plaisir et d'enchantement. Son père, le Grand Vizir, lui donne rendez-vous dans la Grande Roue. Et Schéhérazade reprend :« Ô Roi bienheureux, quarante après la Révolution des Oeillets, dans les anciens bidonvilles de Lisbonne, il y avait une communauté d’hommes ensorcelés qui se dédiaient, avec passion et rigueur, à apprendre à chanter à leurs oiseaux... ». Et le jour venant à paraître, Schéhérazade se tait.
Andrée Davanture est décédée en juillet dernier. Elle fut la monteuse et productrice de nombre de films, accompagnatrice généreuse de cinéastes venus d’Afrique, du Portugal, d’Algérie… C’est avec le film d’un cinéaste iranien, film qu’elle a monté en 2010, que nous souhaitons lui rendre hommage. En présence de sa fille Claire Davanture, de sa sœur Noelle Vincensini et du cinéaste Mehran Tamadon.
A L'ESPACE DIAMANT D'AJACCIO
09 FEVRRIER 2015
En avant-première
105', 2014. Le réalisateur réussit à convaincre quatre mollahs, partisans de la République Islamique d’Iran, de venir habiter avec lui pendant deux jours. Dans ce huis clos, les débats se mêlent à la vie quotidienne pour faire émerger cette question : comment vivre ensemble lorsque l’appréhension du monde des uns et des autres est si opposée ? La liberté, la religion, la place de la femme sont autant de sujets de discorde, mais toujours dans une ambiance étrangement détendue…
2014 : Festival international du film de Berlin
2014 : Cinéma du réel - Paris (France) - Grand Prix
2014 : Visions du réel - Nyon (Suisse) - Prix Buyens-Chagoll
94’, 2010. « Pendant près de trois ans, j’ai choisi de pénétrer au cœur du monde des défenseurs les plus extrêmes de la République islamique d'Iran (les bassidjis), pour mieux comprendre les paradigmes qui les animent. Iranien habitant en France, athée et enfant de militants communistes sous le Shah, j’ai tout pour heurter les convictions de ceux qui respectent les dogmes du régime. Un dialogue se noue pourtant. Mais jusqu’où nos convictions respectives sont-elles prêtes à s’assouplir pour comprendre qui est l’autre ? » (Mehran Tamadon)
En présence du réalisateur
A L'ELLIPSE CINEMA
23 MARS 2015
Un film d’une grâce et d’une force remarquables que CORSICA.DOC a le plaisir de montrer à Ajaccio.
Condamné par la justice iranienne en 2011 à six ans de prison et vingt ans d’interdiction de filmer, de voyager, Jafar Panahi ne cesse pas pour autant de réaliser des films qui sont autant de chefs d’œuvre. Après sa caméra d’or à Cannes en 1995 pour le Ballon blanc, vinrent Le Cercle et le Rideau fermé, puis Ceci n’est pas un film présenté à Cannes en 2011 comme un pied de nez aux autorités iraniennes. C’est un nouveau bijou de cinéma qui a été récompensé cette année de l’Ours d’Or à Berlin: Taxi Teheran.
10 OCTOBRE 2014
France, 75’, 2013 avec le soutien de la Collectivité Territoriale de Corse. Une bouleversante traversée entre la France et le Japon, entre les années soixante et aujourd’hui. Les cinéastes ont accompa- gné au plus près le périple d’Akiko, partie déposer les cendres de sa mère Kyoko dans son pays natal, près d’Hiroshima. Dans ses bagages, un autre héritage: le journal intime de sa mère, et les images des films dans lesquels elle apparaît. Le documen- taire retrace avec intensité et délicatesse ce trajet initiatique d’Akiko, écrivant là avec elle un autre journal intime, celui d’une franco-japonaise qui se réapproprie son histoire et celle de sa mère. Pour mieux renaître de ces cendres.
►
Grand prix du festival du film insulaire de Groix, sélectionné aux festivals de Belfort, d'Amsterdam, de Téhéran // Grand prix au festival du film insulaire de Groix, le film a été sélectionné aux festivals de Belfort, d'Amsterdam, de Téhéran.
Japon, 40', 1992. Ce documentaire est le premier film de la grande cinéaste japonaise Naomi Kawase, réalisé quatre ans avant Su- zaku qui remporta la caméra d’or à Cannes en 1997. Son dernier film, Still the water, était sélectionné en 2014 à Cannes. Entre temps elle aura réalisé une quinzaine de films qui sont autant d’essais poétiques autour de la filia- tion. Dans ses bras relate les efforts de Kawase pour retrouver son père. Le film est un collage tremblant d’images en super-8, de natures mortes, de photographies...
Un journal intime, d’une grâce infi- nie, avec en point d’orgue les retrouvailles téléphoniques et le visage du père. !
►
A L'ESPACE DIAMANT D'AJACCIO
17 AVRIL 2015
Tunis, avant la révolution. En ville une rumeur court, un homme à moto, armé d'un rasoir, balafrerait les fesses des femmes qui ont la malchance de croiser sa route. On l'appelle le Challat, "le balafreur". Fait divers local ? Manipulation politique ? D'un quartier à l'autre, on en plaisante ou on s'en inquiète, on y croit ou pas, car tout le monde en parle...sauf que personne ne l'a jamais vu. Dix ans plus tard, sur fond de post-révolution, les langues se délient. Une jeune réalisatrice décide d'enquêter pour élucider le mystère du Challat de Tunis. Ses armes : humour, dérision, obstination.
France, 56'. Dans les rues de Rio de Janeiro, Pixote et ses amis s’aiment, se déchirent, dessinent des coeurs et des maisons, mendient, volent, dorment sous la même couverture, chantent, crachent et se jettent dans la mer.
16 NOVEMBRE 2015
Film belge primé par les jurys Corsica.Doc/Via Stella et "Jeune public" 2015 de la compétition "Nouveaux Talents" de la 9ème édition de Corsica.Doc sera présenté à 20h00 au MK2 Quai de Loire à Paris, le 16 novembre prochain. En partenariat avec Documentaire sur grand écran.
En présence des réalisateurs: Angelos Rallis & Hans Ulrich Göbl.
16-17 OCTOBRE 2015
100 ‘, 2015, France/Cuba, producteur Stéphane Plat, Distribueur JHR, sortie en salle le 2 septembre 2015. Tourné en partie clandestinement, Esto Es Lo Que Hay a suivi, de 2009 à 2015, l’évolution du groupe Los Aldeanos, un groupe de hip-hop havanais à l’influence grandissante sur l’île. La cinéaste les a accompagnés jusque dans leur sortie du territoire, dans le cadre d’une tournée en Serbie et en Colombie. Une des parties passionnantes du film. Mais, à l’heure de la reprise des relations diplomatiques de Cuba avec les Etats-Unis, c’est leur passage à Miami qui en constitue le moment fort. Los Aldeanos se retrouve là face à la haine de la diaspora cubaine de Floride (qui vomit le régime castriste et ceux qui sont restés au pays). Eux qui fondent leur identité sur la contestation du régime cubain n’en reviennent pas. C’est toute la saveur de ce film que de rendre compte d’une situation complexe ici incarnée par des jeunes musiciens engagés dans leur pays, soudain confrontés au monde extérieur. Bienvenue les Cubains dans notre monde mondialisé !
En présence de la cinéaste Léa Rinaldi
17 OCTOBRE 2015
Avant première
Producteur/distributeur : Shellac. Sélection Un certain regard (Cannes 2015). Sortie en salle le 25 novembre 2015
Le quatrième film d’un cinéaste italien installé aux Etats-Unis. Après Le Coeur battant, dernier film d’une trilogie texane, Roberto Minervini poursuit un travail ethno-anthropologique sur les communautés marginales qui peuplent les Etats Unis. Un travail teinté de fiction. Cette fois, il filme le quotidien de communautés de marginaux blancs et pauvres. Le film est partagé en deux parties distinctes. La première partie suit un couple, Mark et Lisa, abîmé dans la drogue. La deuxième, un groupe d’activistes partisans du port d’armes… «Minervini tourne énormément et s’efforce d’être le moins invasif possible. Son œil est vraiment celui du photographe, il a un sens admirable du cadre et du moment. The Other side est donc non l’envers du décor mais le passage par un bain révélateur d’une réalité qui à la fois fascine et embarrasse, une mise à nu des plaies et ruines d’un pays conquérant et toujours partiellement vaincu.» (in Libération).
30 MARS 2015
France, 52’. Prix « jeune public » du court métrage, Corsica.Doc 2014
Mayotte, 101 ème département français depuis 2011, traverse une profonde mutation, doublée d’une crise économique, humanitaire et identitaire, bien loin des préoccupations de la métropole … Le Banga témoigne de cette situation. Cet habitat typique autrefois réservé aux jeunes garçons, au moment du passage à l’âge adulte, est désormais le lieu d’errance où se cristalliseny les espoirs de nombre de jeunes mahorais, mais aussi de comoriens à la recherche d’un avenir. «Banga Palace » pénètre l’univers de cette jeunesse entre aspiration, résignation et détermination …
En présence du réalisateur
Prix Corsica.Doc 2014
En avril 1986, l'homme est confronté à l'une des plus grandes catastrophes écologiques : une explosion nucléaire d'une ampleur inégalée. Un village et ses habitants refusent l'intégration dans une zone d'exclusion. Ils persistent à vivre sur leurs terres, à travers leurs rites et leurs histoires. On parle de mort précoce chez les personnes déplacées, de continuité salvatrice chez les "résistants-revenants", les Samossiols. Après 25 ans, quel regard porte cette communauté sur son parcours ? Et qu'en pensent leurs petits enfants ? Quelles sont, actuellement, les raisons de rester ou de partir ? C'est au village de Dytiatky, frontalier de la "zone", avec ces "revenants" et leurs proches que je nous questionne.
En présence de la réalisatrice
16-20 FEVRIER 2015
CINEMATHEQUE DE PORTO-VECCHIO
2014 Au volant de sa mini-fourgonnette, Gianfranco Rosi est parti à la découverte de la GRA (Grande Raccordo Anulare), plus connue sous le nom de Grand Contournement de Rome. Derrière le vacarme continu, un monde invisible...
19 FEVRIER 2014
A LA CINEMATHEQUE DE PORTO-VECCHIO
La foire de Sonepure en Inde: une fête foraine gigantesque où chacun va se donner en spectacle pour le plaisir des spectateurs d'un jour, pélerins en extase, à la recherche de frissons et de signes de la fortune.
19 FEVRIER 2014
A LA CINEMATHEQUE DE PORTO-VECCHIO
Une femme entame une correspondance avec ses proches sans savoir qu'elle écrit le roman de la dernière année de sa vie.
Conversations avec le linguiste et philosophe Noam Chomsky sur sa vision du monde, de l'homme et de tout ce qui nous entoure.
Une série d'interviews avec le cinéaste Michel Gondry, et animée "à la main" par ce dernier.
Mayotte, île pauvre, sur laquelle vit une jeunesse en attente d'un avenir meilleur. Des jeunes garçons y perpétuent une tradition: le Banga. Ces petites cases qu'ils construisent eux-mêmes marquent leur passage à l'âge adulte, le début de leur émancipation.
20 FÉVRIER 2014
A LA CINÉMATHÈQUE DE PORTO-VECCHIO
Une plongée au coeur du travail des journalistes du service politique du quotidien Le Monde lors de la campagne électorale de 2012. Le portrait d'un métier en pleine mutation dans l'un des titres le splus prestigieux de la presse mondiale qui fête ses soixante-dix ans.
LE 18ème CORSICA.DOC: UNE EDITION MAJEURE
Le cinéma est un art jeune, et c’est un regard neuf qu’il porte sur les animaux. Non pas celui qui fut celui de la peinture, empreint de religion, de mysticisme ou de mythologie. Non, c’est un regard profondément troublé que porte les cinéastes sur les « non-humains », prolongeant en cela les interrogations des jeunes philosophes d’aujourd’hui. C’est, modestement, que nous esquisserons cette histoire d’un rapport Homme/Animal par les films choisis ici, en écho aux tableaux du Palais Fesch d’Ajaccio.
Les films de la compétition, eux, ne témoigneront pas moins des graves questions qui traversent notre temps. La guerre, la famille, la vieillesse… les jeunes cinéastes font feu de tout bois pour réaliser de puissants gestes cinématographiques.
Une arche de Noé cinématographique
par Federico Rossin
« Si aujourd’hui nous n’observons plus les animaux, eux n’ont pas cessé de le faire. Ils nous regardent car nous avons, depuis la nuit des temps, vécu en leur compagnie. Ils ont nourri nos rêves, habité nos légendes et donné un sens à nos origines. Ils portent à la fois notre différence et la trace de ce que nous croyons avoir perdu. »
John Berger, Pourquoi regarder les animaux ?
Cette programmation est une traversée à la fois ludique, pensive et visionnaire autour de l'univers des animaux, elle interroge et réactive la relation entre l’homme et l’animal, le lien qui au fil de l’histoire se voit transformé par les nouveaux rapports de production du XX e siècle, réduisant l’animal à l’état de bête avant d’en faire un simple produit de consommation. Mais une nouvelle conscience de la relation entre nous et les animaux commence à émerger depuis quelques années. Et comme toujours le cinéma est un merveilleux miroir pour comprendre notre société par le prisme de son imaginaire et de son esthétique.
Le parcours des séances est une surprenante Arche de Noé cinématographique dans laquelle le public ajaccien pourra faire à la fois une expérience de découverte et de partage. Si Werner Herzog interroge radicalement notre anthropomorphisme dans son Grizzly Man (2005), Frederick Wiseman avec son Zoo (1993) nous plonge dans un microcosme animal reconstruit artificiellement, en miroir ironique et impitoyable de notre société. Barbet Schroeder, dans son Koko, le gorille qui parle (1978), dresse un portrait drôle et terrible de notre fantasme d'omnipotence scientifique et éthique sur le monde animal. Roberto Rossellini a réalisé India (1959) de manière expérimentale : le résultat est une éblouissante tentative de décrire la relation durable et fructueuse entre les hommes et les animaux (éléphants, tigres, singes), à travers une structure à épisodes imprégnée d'une profonde empathie: un film qui nous réconcilie avec la Terre Mère (Matri Bhumi) et nous met au même niveau que tous les êtres vivants.
La distance qui nous sépare des animaux
par Olivia Cooper-Hadjian
Les cinéastes ici cités prennent le parti d’adopter vis-à-vis de l’humain une distance à la mesure de celle qui nous sépare des autres animaux. Les bêtes y conservent tout leur mystère, et nous regagnons une partie du nôtre. Car n’est-il pas étrange d’envoyer des chiens dans l’espace ou d’imbriquer de minuscules insectes dans de grandes machines de pointe pour tenter de percer le secret de leur cognition, et peut-être de leur conscience ?
Si l’exploitation n’est pas absente de ces démarches, ces cinéastes la déjouent par leur geste et rétablissent un lien avec l’animal en se mettant physiquement à sa place : Elsa Kremser et Levin Peter suivent le parcours d’une meute de chiens errants, adoptant leur cadence, dans Space Dogs ; Maud Faivre et Marceau Boré montrent la solitude des insectes scrutés dans Modèle animal. Certains rapports sont plus ambigus, comme le montre Homing, où le dérèglement de l’environnement éveille un effort de réparation par des actes de soin.
Le respect qu’imposent les bêtes se mâtine d’envie, jusqu’à l’absurde : on s’imagine échapper à notre propre condition, en tentant d’imiter leurs talents musicaux dans Langue des oiseaux d’Érik Bullot, ou en s’identifiant à leur pouvoir de séduction dans Los que desean d’Elena López Riera.