Projection du film Récréations de Claire Simon (1993, 54', Fr) animé par Manon Garcia, une actrice du film
La gueule de l'emploi de Didier Cros (84', 2011) présenté par Fabrice Puchault
Sous le fer (6') d'Agathe Dirani
Six faces d'une brique (73') de Damien Monnier
Lecedra (29') de Jivko Darakchiev
La misère bleue (62') de Brigitte Lavégie
En un temps suspendu (14') d'Isabelle Solas
La vie d'ailleurs (11') de Xiaofang Zhang
Johnny le chanteur ouvrier (55') de Xavier Champagnac
Les révoltes logiques (44') de Louis Henderson
La nuit remue (45') de Bijan Anquetil
Journal de France de Claudine Nougaret & Raymond De pardon, 2012 (100')
Encontros de Pierre-Marie Goulet, 2006 (105')
Ian Palach (12') de Raymond Depardon 1969
Les Années déclic (65') Raymond Depardon 1984
Délits flagrants de Raymond Depardon, 1994 (105')
Eclats (ma gueule- ma révolte- mon nom) de Sylvain George, 2012 (84')
Récréations de Claire Simon (1993, 54', Fr) animé par Manon Garcia
L'été de Giacomo d'Alessandro Comodin (78', 2012) présenté par Anne-Marie Luccioni d'Eurodoc en présence du producteur
Une affaire de décor (80') de Rémi Gendarme
Vers un endroit (20') de Antoine Masséï
A conserveira (23') de David Batlle
Champions (38') de Caroline Van Kerckhoven
Sonatubes-Nyanza (20') de Arnaud Sauli
La main au-dessus du cœur (79') de Gaëlle Komar
La femme côtelette (19') de Mariette Auvray
Fim de ferias (21') de Camille Entratice
Pleure ma fille tu pisseras moins (52') de Pauline Horovitz
SYRIE Le plat de sardines de Omar Amiralay, 1997 (17')
Déluge au pays du Baas de Omar Amiralay, 2003 (46')
Nos jours absolument… de J.. Périot (22')
The Devil de J.G. Périot, 2012 (7')
Mbekk mi de Sophie Bachelier, 2012 (54')
La vierge, les coptes et moi de Namir Abdel Messeeh, 2012 (91')
Black & white Tripps #3, Ben Russell 2007 (12')
Horendi de Jean Rouch, 1972 (72') présentés par Federico Rossin
River Rites de Ben Russell, 2011 (11')
Makwayela de Jean Rouch, 1977 (17') Tripps #7"Badlands de Ben Russell (10')
Les maîtres fous de Jean Rouch 1956 (28') présentés par Federico Rossin
Between the Devil & the wide blue sea de Romuald Karmakar 2005 (90') présentés par Federico Rossin
Danse & cinéma animée par Hervé Gauville (extraits de films)/
Danse & cinéma (suite), avec Merce Cunningham & Co (40', 1982) de Benoît Jacquot
Nostalgie de la lumière de Patrizio Guzman, 2010 (90')
VARDA AMERICA: Black Panthers 1968 (28')
Salut les Cubains! 1964 (30')
Oncle Yanko 1958 (22')
Le thé ou l'électricité? de Jérôme Le Maire 2011 (80')
Un octobre à Madrid de Marcel Hanoun 1967 (70')
LES OPERATEURS LUMIÈRE (15'), Lumière
Le cinéma à vapeur de A.S.Labarthe, 1995 (52')
Détail de Avi Mograbi, 2004 (13')
Five brocken cameras de Emad Burnat & Guy Davidi, 2012 (90')
Vol spécial de Fernand Melgar 2012 (104')
Kurdish lover de Clarisse Hahn, 2012 (98')
PASOLINI. Sopralluoghi in Palestina, 1963 (55')
Appunti per un film sull'India, 1968 (34'), Le mura di Sana'a ,1971-74, (13')
Out of the present de Andrei Ujica, 1996 (95')
Sans soleil (100') de Chris Marker 1984
Jaurès de Vincent Dieutre, 2012 (83')
Classified people de Yolande Zauberman 1987 (60')
Would you have sex with an Arab? de Yolande Zauberman, 2012 (85')
Film surprise (5'),
La Jetée de Chris Marker, 1962 (28')
L'Ambassade, 1973 (20')
Projection des films primés à la compétition 1er Film
LE 18ème CORSICA.DOC: UNE EDITION MAJEURE
Le cinéma est un art jeune, et c’est un regard neuf qu’il porte sur les animaux. Non pas celui qui fut celui de la peinture, empreint de religion, de mysticisme ou de mythologie. Non, c’est un regard profondément troublé que porte les cinéastes sur les « non-humains », prolongeant en cela les interrogations des jeunes philosophes d’aujourd’hui. C’est, modestement, que nous esquisserons cette histoire d’un rapport Homme/Animal par les films choisis ici, en écho aux tableaux du Palais Fesch d’Ajaccio.
Les films de la compétition, eux, ne témoigneront pas moins des graves questions qui traversent notre temps. La guerre, la famille, la vieillesse… les jeunes cinéastes font feu de tout bois pour réaliser de puissants gestes cinématographiques.
Une arche de Noé cinématographique
par Federico Rossin
« Si aujourd’hui nous n’observons plus les animaux, eux n’ont pas cessé de le faire. Ils nous regardent car nous avons, depuis la nuit des temps, vécu en leur compagnie. Ils ont nourri nos rêves, habité nos légendes et donné un sens à nos origines. Ils portent à la fois notre différence et la trace de ce que nous croyons avoir perdu. »
John Berger, Pourquoi regarder les animaux ?
Cette programmation est une traversée à la fois ludique, pensive et visionnaire autour de l'univers des animaux, elle interroge et réactive la relation entre l’homme et l’animal, le lien qui au fil de l’histoire se voit transformé par les nouveaux rapports de production du XX e siècle, réduisant l’animal à l’état de bête avant d’en faire un simple produit de consommation. Mais une nouvelle conscience de la relation entre nous et les animaux commence à émerger depuis quelques années. Et comme toujours le cinéma est un merveilleux miroir pour comprendre notre société par le prisme de son imaginaire et de son esthétique.
Le parcours des séances est une surprenante Arche de Noé cinématographique dans laquelle le public ajaccien pourra faire à la fois une expérience de découverte et de partage. Si Werner Herzog interroge radicalement notre anthropomorphisme dans son Grizzly Man (2005), Frederick Wiseman avec son Zoo (1993) nous plonge dans un microcosme animal reconstruit artificiellement, en miroir ironique et impitoyable de notre société. Barbet Schroeder, dans son Koko, le gorille qui parle (1978), dresse un portrait drôle et terrible de notre fantasme d'omnipotence scientifique et éthique sur le monde animal. Roberto Rossellini a réalisé India (1959) de manière expérimentale : le résultat est une éblouissante tentative de décrire la relation durable et fructueuse entre les hommes et les animaux (éléphants, tigres, singes), à travers une structure à épisodes imprégnée d'une profonde empathie: un film qui nous réconcilie avec la Terre Mère (Matri Bhumi) et nous met au même niveau que tous les êtres vivants.
La distance qui nous sépare des animaux
par Olivia Cooper-Hadjian
Les cinéastes ici cités prennent le parti d’adopter vis-à-vis de l’humain une distance à la mesure de celle qui nous sépare des autres animaux. Les bêtes y conservent tout leur mystère, et nous regagnons une partie du nôtre. Car n’est-il pas étrange d’envoyer des chiens dans l’espace ou d’imbriquer de minuscules insectes dans de grandes machines de pointe pour tenter de percer le secret de leur cognition, et peut-être de leur conscience ?
Si l’exploitation n’est pas absente de ces démarches, ces cinéastes la déjouent par leur geste et rétablissent un lien avec l’animal en se mettant physiquement à sa place : Elsa Kremser et Levin Peter suivent le parcours d’une meute de chiens errants, adoptant leur cadence, dans Space Dogs ; Maud Faivre et Marceau Boré montrent la solitude des insectes scrutés dans Modèle animal. Certains rapports sont plus ambigus, comme le montre Homing, où le dérèglement de l’environnement éveille un effort de réparation par des actes de soin.
Le respect qu’imposent les bêtes se mâtine d’envie, jusqu’à l’absurde : on s’imagine échapper à notre propre condition, en tentant d’imiter leurs talents musicaux dans Langue des oiseaux d’Érik Bullot, ou en s’identifiant à leur pouvoir de séduction dans Los que desean d’Elena López Riera.