France,34 mn,2oo8,couleur,DV Pal 4/3, STF,autoproduit
Le lundi, c'est le « jour des âmes » dans le Cimetière Central de Bogota. On vient prier pour leur salut, mais aussi pour leur confier ses peines. Il y a Salomé, protectrice des pauvres et des misérables, Sigmund Léopold Kopp qui tend une oreille à ceux qui cherchent un travail et il y aussi les tombes des inconnus jamais délaissées. Dans les allées du cimetière, le sacré et le quotidien se côtoient. On croise des hommes, des femmes, des enfants : par leurs gestes, leurs paroles, ils nous racontent un peu de leur histoire et de leur lien avec « les âmes dans leur vie de tous les jours".
Belgique,52 min,2007,couleur, Bêta SP, STF, produit par Need Productions/ Distibution Bombay.
Les assistants sociaux de l'ONG Nirman arpentent les rues en direction des narkas, des marchés de rue où la main d'oeuvre s'achète au meilleur prix. Dans cet environnement où les hommes tentent de survivre, parler de progrès social est incongru et essentiel. Au fil des jours, les ouvriers prennent conscience qu'ils ont aussi des droits.
France,3i mn, 2007,couleur,Beta SP.production Les ateliers Varan
Est- ce que l'on est ce que l'on rêve ? Comment concilier imaginaire et réalité ? Jean-Luc évoque avec nostalgie ses délires schizophréniques et raconte son histoire.
France, 49', couleur, Betanum, STF Production Simbad film
D'une banlieue de Dakar partent vers l'Europe de fragiles bateaux, dont les passagers risquent de disparaître sous les eaux de l'Atlantique. La pêche locale est en faillite, le pays peine à offrir un avenir à ses jeunes. Dans chaque famille, quelqu'un rêve de partir, à tout prix
France, 51 mn, 2007,couleur,Beta SP, TS Production
Près de trente ans après la fin du conflit, le réalisateur tente de faire le bilan de cette expérience douloureuse avec ses parents et d'autres anciens de Lip. Il va devoir faire preuve de persévérance jusqu'à ce que les langues se délient.
France,69 mn, 2007,couleur,Beta SP.production Bix Films
A la recherche du passé obscur de son grand père paternel, la réalisatrice nous plonge dans la France vichyste de la Révolution Nationale.
France,80 mn, STF,2007, couleur.Beta .production Sciapode
Un portait de jeunes femmes qui boxent pour gagner leur vie, à Kinshasa, une capitale en effervescence qui attend dans l'angoisse les premières élections démocratiques de l'histoire du pays. Un film sur les femmes d'un pays où les hommes sont devenus fous.
France,57 mn,2008, couleur, et NB.Beta SP, Bathysphère productions1958.
Un jeune homme de vingt ans quitte son Algérie natale pour aller faire sa vie. Cinquante ans plus tard, trois adolescents et un grand appartement donnant sur un boulevard parisien. Au détour d'une pièce, d'une fenêtre, d'un visage, reviennent les films de Guy Gilles, les traces, les voix et les images d'une œuvre méconnue, désaccordée à son temps.
France,97 mn, 2007,couleur,Beta SP, production Septiemsens
(G)rêve général(e) est un film sur la première expérience de lutte chez les jeunes étudiants français, sorte de rite initiatique traversé par le désir de réinvention de la société, du romantisme de la lutte et du poids de l'héritage des générations précédentes. Dans une université de province, barricadée et transformée en « Fort Alamo », le film suit des étudiants dans leur combat contre un nouveau contrat de travail : le CPE.
France, 62', 2008, couleur, DVCAM, production creadoc
Pourtant j'ai essayé d'oublier, mais c'est impossible. J'ai tellement essayé d'oublier que je ne me rappelle plus trop comment ça c'est passé ni combien de fois.
France,35 mn, 20o8,couleur,DVD, production IUT de Corse
L'univers et le lieu de vie de Michaëla et Reinhard, un couple allemand de troglodytes qui réside dans le sud de la Corse. Le récit d'un art de vivre, d'une quête de paix et de spiritualité perdue dans un monde moderne et brutal.
Belgique,52 mn,2007,couleur,Beta SP, STF, production Limited Adventures
« - Etre à la fois l'homme et la femme de la maison... - On n'a pas toutes vécu la même chose, Maman ? » Au sud de l'Anatolie, trois générations de femmes se transmettent, par la tendresse et la parole, leur amour, leur vécu et leur force.
France,25 mn,2007, couleur et NB,Beta SP, production Ateliers Varan.
A travers la lettre d'un père à sa fille, le réalisateur raconte l'histoire d'une famille, dans un Finistère rural profondément affecté par un désarroi économique et social. Là où un alcool amer, aussi, se transmet parfois d'une génération à l'autre. La chose est dite toute crue, telle qu'il l'a vécue enfant, adolescent, puis adulte. Face au drame familial, une confession qui passe sans détours de la honte à l'empathie, du constat lucide, voire acide, à l'humour tendre.
France.sô mn, 2oo7,couleur,Beta Num, STF, production Sciapode
Au « Petit Château", des demandeurs d'asile du monde entier comblent le temps en attendant de savoir si leur demande sera acceptée. Mais le nom du lieu invite au conte, à l'humour grinçant et peu à peu, le château se peuple d'une princesse qui crache des serpents, d'un roi magnanime, de fantômes hantant les couloirs...
Belgique, 57 mn,20o8,couleur et NB.Beta SP, production Le parti production Distribution CBA
Sous forme d'enquête, à la recherche d'un peintre copiste disparu, de New York à Saint Pétersbourg, en passant par Prague et Rome, une réflexion sur l'art et les artistes, le vrai et le faux...
Belgique.so mn,20o8,couleur,Beta SP, production Need Productions Distribution GSARA
Quand on me le demandait, je disais que je ne savais pas ce que j'allais chercher là-bas.Pas vraiment. Je disais, c'est simple.c'est le voyage d'une machine. Je pars filmer le voyage d'une machine agricole. Et avec elle, l'idée un peu vague qu'elle puisse rapprocher des hommes et des terres éloignées de plus de 6000 km. Je me glissais dans le rêve de mon frère qui avait inventé cette machine, ça suffisait au désir de faire le film. Et puis, comme toujours quand on fait un film, le film devient autre chose. Le film est devenu un film sur la terre. Sur la terre qui attache et qui échappe, sur le temps qui passe, sur les gestes qui nous nourrissent.sur l'inquiétude, sur les paysans, sur ceux qui partent, sur ceux qui restent.
LE 18ème CORSICA.DOC: UNE EDITION MAJEURE
Le cinéma est un art jeune, et c’est un regard neuf qu’il porte sur les animaux. Non pas celui qui fut celui de la peinture, empreint de religion, de mysticisme ou de mythologie. Non, c’est un regard profondément troublé que porte les cinéastes sur les « non-humains », prolongeant en cela les interrogations des jeunes philosophes d’aujourd’hui. C’est, modestement, que nous esquisserons cette histoire d’un rapport Homme/Animal par les films choisis ici, en écho aux tableaux du Palais Fesch d’Ajaccio.
Les films de la compétition, eux, ne témoigneront pas moins des graves questions qui traversent notre temps. La guerre, la famille, la vieillesse… les jeunes cinéastes font feu de tout bois pour réaliser de puissants gestes cinématographiques.
Une arche de Noé cinématographique
par Federico Rossin
« Si aujourd’hui nous n’observons plus les animaux, eux n’ont pas cessé de le faire. Ils nous regardent car nous avons, depuis la nuit des temps, vécu en leur compagnie. Ils ont nourri nos rêves, habité nos légendes et donné un sens à nos origines. Ils portent à la fois notre différence et la trace de ce que nous croyons avoir perdu. »
John Berger, Pourquoi regarder les animaux ?
Cette programmation est une traversée à la fois ludique, pensive et visionnaire autour de l'univers des animaux, elle interroge et réactive la relation entre l’homme et l’animal, le lien qui au fil de l’histoire se voit transformé par les nouveaux rapports de production du XX e siècle, réduisant l’animal à l’état de bête avant d’en faire un simple produit de consommation. Mais une nouvelle conscience de la relation entre nous et les animaux commence à émerger depuis quelques années. Et comme toujours le cinéma est un merveilleux miroir pour comprendre notre société par le prisme de son imaginaire et de son esthétique.
Le parcours des séances est une surprenante Arche de Noé cinématographique dans laquelle le public ajaccien pourra faire à la fois une expérience de découverte et de partage. Si Werner Herzog interroge radicalement notre anthropomorphisme dans son Grizzly Man (2005), Frederick Wiseman avec son Zoo (1993) nous plonge dans un microcosme animal reconstruit artificiellement, en miroir ironique et impitoyable de notre société. Barbet Schroeder, dans son Koko, le gorille qui parle (1978), dresse un portrait drôle et terrible de notre fantasme d'omnipotence scientifique et éthique sur le monde animal. Roberto Rossellini a réalisé India (1959) de manière expérimentale : le résultat est une éblouissante tentative de décrire la relation durable et fructueuse entre les hommes et les animaux (éléphants, tigres, singes), à travers une structure à épisodes imprégnée d'une profonde empathie: un film qui nous réconcilie avec la Terre Mère (Matri Bhumi) et nous met au même niveau que tous les êtres vivants.
La distance qui nous sépare des animaux
par Olivia Cooper-Hadjian
Les cinéastes ici cités prennent le parti d’adopter vis-à-vis de l’humain une distance à la mesure de celle qui nous sépare des autres animaux. Les bêtes y conservent tout leur mystère, et nous regagnons une partie du nôtre. Car n’est-il pas étrange d’envoyer des chiens dans l’espace ou d’imbriquer de minuscules insectes dans de grandes machines de pointe pour tenter de percer le secret de leur cognition, et peut-être de leur conscience ?
Si l’exploitation n’est pas absente de ces démarches, ces cinéastes la déjouent par leur geste et rétablissent un lien avec l’animal en se mettant physiquement à sa place : Elsa Kremser et Levin Peter suivent le parcours d’une meute de chiens errants, adoptant leur cadence, dans Space Dogs ; Maud Faivre et Marceau Boré montrent la solitude des insectes scrutés dans Modèle animal. Certains rapports sont plus ambigus, comme le montre Homing, où le dérèglement de l’environnement éveille un effort de réparation par des actes de soin.
Le respect qu’imposent les bêtes se mâtine d’envie, jusqu’à l’absurde : on s’imagine échapper à notre propre condition, en tentant d’imiter leurs talents musicaux dans Langue des oiseaux d’Érik Bullot, ou en s’identifiant à leur pouvoir de séduction dans Los que desean d’Elena López Riera.