CINE VILLAGES
Chaque mois une séance de film documentaire dans deux villages de l'intérieur, Sollacaro et Bilia. Chaque soirée est l'occasion d'une rencontre autour d'un film, autour d'une question, autour d'un buffet convivial.
SALLE DES FETES DE BILIA LE 15 NOVEMBRE
Vendredi 15 novembre
19h30 : J’veux du soleil de François Ruffin et Gilles Perret (76’, France, 2019)
Avec leur humour et leur caméra, Gilles Perret et François Ruffin traversent le pays: à chaque rond-point en jaune, c'est comme un paquet-surprise qu'on ouvrirait. Qu'est-ce qui va en sortir ? Des rires ou des larmes ? De la tendresse ou de la colère ? De l'art ou du désespoir ? Les deux compères nous offrent des tranches d'humanité, saisissent cet instant magique où des femmes et des hommes, d'habitude résignés, se dressent et se redressent, avec fierté, avec beauté, pour réclamer leur part de bonheur.
Entrée gratuite suivie d’un spuntinu et d’un débat
Rens. : fasarte18@gmail.com ou tel : 06 41 45 76 49
C’EST DEJA FINI !
SALLE DES FÊTES DE BILIA LE 18 OCTOBRE
Vendredi 18 octobre
19h30: Festival panafricain d'Alger de William Klein (140', 1969)
Il y a 50 ans, se tenait le premier Festival panafricain d’Alger. En 1969, convergèrent dans la capitale récemment libérée les représentants de mouvements de libération, les cortèges de danses traditionnelles, les artistes venus de tous les coins d’Afrique pour une gigantesque fête de la décolonisation.
Entouré d’équipes composées d'opérateurs et cinéastes français (Pierre Lhomme, Yann Le Masson, Bruno Muel, Antoine Bonfanti, Sarah Maldoror...), et québécois (Michel Brault), de techniciens et cinéastes algériens (Ahmed Lallem, Slimane Riad), William Klein a immortalisé en images cet évènement historique: ce milieu du XXème siècle où Alger accueille les mouvements révolutionnaires des Etats-Unis (Black Panthers), anti-racistes et anti-coloniaux (MPLA, ANC, FRELIMO, PAIGC...) dans un climat d'effervescence anti-impérialiste.
Séance suivie d'un débat autour d'un spuntinu convivial
C’EST DEJA FINI !
MEDIATHEQUE DE BILIA LE 25 JANVIER
Vendredi 25 janvier
19h00 : Il mondo perduto de Vittorio de Seta (5 X 10’, Italie, 1954)
Filmés en technicolor, le plus souvent en cinémascope, ces courts métrages mettent en scène les pêcheurs, bergers, paysans des terres arides de l’Italie du Sud, de la Sicile, de la Sardaigne ou de la Calabre du milieu du XXème siècle. De Seta filme les gestes et les corps en relation intime avec le territoire qui les fait vivre comme autant de traces d'une culture paysanne immémoriale et universelle en voie de disparition. Sur les dix films de la collection, 5 seront présentés : Lu Tempu di li pisci spata, Isole di fuoco, Surfarara, Parabola d'oro et Pastori di Orgosolo.
Entrée gratuite suivie d’un spuntinu et d’un débat
Rens. : fasarte18@gmail.comou tel : 06 41 45 76 49
VENDREDI 22 FEVRIER
SALLE DES FETES DE BILIA
19h00 : Un paese di Calabriade Shu Aiello et Catherine Catella (90’, Italie, 2016)
Riace est un village de Calabre. Autrefois terre de guerriers, c’est aujourd’hui un havre de paix pour les réfugiés : la pensée utopique d’une petite communauté au cœur d’une Europe au ségrégationnisme grandissant. Par le passé, le maire décida de céder des logements vides à ceux qui avaient besoin d’un toit, quelle que soit leur origine ou la couleur de leur peau. C’est ainsi que la communauté de Riace devint la première à accueillir convenablement des réfugiés, à les héberger comme des êtres humains et non comme les statistiques d’une catastrophe mondiale. Mais l’heure est aux élections. L’opposition veut se défaire du maire de gauche…
À la manière d’une fable néoréaliste de Vittorio De Sica, le village et ses habitants incarnent l’espoir d’un futur meilleur.
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Entrée libre suivie d’un spuntinu et d’un débat
Rens. : fasarte18@gmail.comou tel : 06 41 45 76 49
VENDREDI 17 MAI A BILIA
(SALLE DES FETES)
19h00 : La sociologue et l’ourson de Mathias Théry & Etienne Chaillou (78’, 2016, France)
Inventif et percutant, ce documentaire d'Etienne Chaillou et Mathias Thery observe avec humour un épisode de l'actualité récente, qui a divisé la France : le Mariage pour tous. Au-delà du débat passionné autour du projet de loi, ce film tente d'expliquer avec malice pourquoi le pays s'est déchiré et en profite pour rappeler que l'institution du mariage a beaucoup été bousculée à travers les siècles.
Entrée libre suivie d’un spuntinu et d’un débat
Rens. : fasarte18@gmail.comou tel : 06 41 45 76
BIBLIOTHEQUE DE SOLLACARO LE 16 NOVEMBRE
Samedi 16 novembre
20h00 : Dar(k)win project de Loris Lamunière et Charles Mercier (13’, France, 2019)
Dar(k)win project est un faux documentaire animalier qui nous place dans un futur lointain imaginaire où la vie sous-marine telle que nous la connaissons aujourd'hui a été entièrement remplacée par une nouvelle génération d’espèces, constituée de plastiques. La pollution humaine massive des océans ayant entraînée un dérèglement de nos éco-systèmes, les lois de l’évolution ont été bousculées et ont menées à la création d’animaux mutants sous- marins…
suivi de...
La plage d’Esmeraldas de Patrice Raynal (56’, France 2019)
En arrivant à Esmeraldas, Patrice Raynal est plongé dans le tumulte du carnaval. Les festivités masquent la véritable situation des afro-descendants équatoriens. Histoire racontée à la première personne, le réalisateur raconte ses perceptions de la culture afro-esmeralda, en passant par des questions sur la représentation politique, le racisme et la colonisation contemporaine.
suivi d'un spuntinu et d'un débat
C’EST DEJA FINI !
BIBLIOTHEQUE DE SOLLACARO LE 19 OCTOBRE
Samedi 19 octobre
20h00: La chasse au lion à l'arc de Jean Rouch (81', 1965)
Une fable documentaire sur le rapport à la nature et aux animaux sauvages au Niger. De 1957 à 1964, Jean Rouch a suivi une groupe de chasseurs appartenant à une caste héréditaire qui seule a le droit de chasser le lion. Une chasse où technique et magie sont intimement liées.
Le film sera présenté par Olivier Hadouchi, historien du cinéma
et suivi d'un spuntinu et d'un débat.
C’EST DEJA FINI !
BIBLIOTHÈQUE DE SOLLACARO LE 19 JANVIER
Samedi 19 janvier
20h00 : Braguino de Clément Cogitore (50’, France, 2017)
Au milieu de la taïga sibérienne, à 700 km du moindre village, se sont installées 2 familles, les Braguine et les Kiline. Aucune route ne mène là-bas. Seul un long voyage sur le fleuve Ienissei en bateau, puis en hélicoptère, permet de rejoindre Braguino. Elles y vivent en autarcie, selon leurs propres règles et principes. Au milieu du village : une barrière. Les deux familles refusent de se parler. Sur une île du fleuve, une autre communauté se construit : celle des enfants. Libre, imprévisible, farouche. Entre la crainte de l’autre, des bêtes sauvages, et la joie offerte par l’immensité de la forêt, se joue ici un conte cruel dans lequel la tension et la peur dessinent la géographie d’un conflit ancestral.
Entrée gratuite suivie d’un spuntinu et d’un débat
SAMEDI 16 FEVRIER
BIBLIOTHEQUE DE SOLLACARO
20h00 : First contact de Robin Anderson et Bob Connolly (52’, Australie, 1982)
En 1930, trois jeunes chercheurs d'or, Michael, Daniel etJames Leahy quittent le Queensland, en Australie, pour la Nouvelle-Guinée. Ils y découvrent dans des régions reculées et inhospitalières de l'île une population jusqu'alors ignorée du reste du monde : les Papous du centre de la Nouvelle-Guinée. Les trois frères, caméra à la main, ont filmé les réactions extraordinaires de ce peuple confronté pour la première fois à l'homme blanc. Cinquante ans plus tard, Bob Connolly et Robin Anderson partent pour la Nouvelle-Guinée et montrent aux Papous, en jeans et baskets, et à Daniel Leahy, le film de ce premier contact. Chacun commente le souvenir de ce face à face insolite... L'exclusivité et la qualité des archives mais aussi les témoignages recueillis un demi-siècle plus tard par Bob Connolly et Robin Anderson font de First Contact un document ethnographique exceptionnel.
Entrée gratuite suivie d’un spuntinu et d’un débat
SAMEDI 23 MARS A SOLLACARO
(bibliothèque)
20h00 :L’envers d’une histoire de Mila Turajilic (104’, France/Serbie, 2017)
Uneporte condamnée dans un appartement de Belgrade révèle l’histoire d’une famille et d’un pays dans la tourmente. Tandis que la réalisatrice entame une conversation avec sa mère, le portrait intime cède la place à son parcours de révolutionnaire. Cette mère fut une figure publique durant les guerres civiles des années 90 en tant que membre du mouvement de résistance à Milošević. Elle raconte son combat contre les fantômes qui hantent la Serbie, dix ans après la révolution démocratique et la chute de Milošević.
Prix du meilleur long métrage documentaire au festival IDFA 2017
sélectionné à Corsica.Doc 2018.
Entrée libre suivie d’un spuntinu et d’un débat
LE 18ème CORSICA.DOC: UNE EDITION MAJEURE
Le cinéma est un art jeune, et c’est un regard neuf qu’il porte sur les animaux. Non pas celui qui fut celui de la peinture, empreint de religion, de mysticisme ou de mythologie. Non, c’est un regard profondément troublé que porte les cinéastes sur les « non-humains », prolongeant en cela les interrogations des jeunes philosophes d’aujourd’hui. C’est, modestement, que nous esquisserons cette histoire d’un rapport Homme/Animal par les films choisis ici, en écho aux tableaux du Palais Fesch d’Ajaccio.
Les films de la compétition, eux, ne témoigneront pas moins des graves questions qui traversent notre temps. La guerre, la famille, la vieillesse… les jeunes cinéastes font feu de tout bois pour réaliser de puissants gestes cinématographiques.
Une arche de Noé cinématographique
par Federico Rossin
« Si aujourd’hui nous n’observons plus les animaux, eux n’ont pas cessé de le faire. Ils nous regardent car nous avons, depuis la nuit des temps, vécu en leur compagnie. Ils ont nourri nos rêves, habité nos légendes et donné un sens à nos origines. Ils portent à la fois notre différence et la trace de ce que nous croyons avoir perdu. »
John Berger, Pourquoi regarder les animaux ?
Cette programmation est une traversée à la fois ludique, pensive et visionnaire autour de l'univers des animaux, elle interroge et réactive la relation entre l’homme et l’animal, le lien qui au fil de l’histoire se voit transformé par les nouveaux rapports de production du XX e siècle, réduisant l’animal à l’état de bête avant d’en faire un simple produit de consommation. Mais une nouvelle conscience de la relation entre nous et les animaux commence à émerger depuis quelques années. Et comme toujours le cinéma est un merveilleux miroir pour comprendre notre société par le prisme de son imaginaire et de son esthétique.
Le parcours des séances est une surprenante Arche de Noé cinématographique dans laquelle le public ajaccien pourra faire à la fois une expérience de découverte et de partage. Si Werner Herzog interroge radicalement notre anthropomorphisme dans son Grizzly Man (2005), Frederick Wiseman avec son Zoo (1993) nous plonge dans un microcosme animal reconstruit artificiellement, en miroir ironique et impitoyable de notre société. Barbet Schroeder, dans son Koko, le gorille qui parle (1978), dresse un portrait drôle et terrible de notre fantasme d'omnipotence scientifique et éthique sur le monde animal. Roberto Rossellini a réalisé India (1959) de manière expérimentale : le résultat est une éblouissante tentative de décrire la relation durable et fructueuse entre les hommes et les animaux (éléphants, tigres, singes), à travers une structure à épisodes imprégnée d'une profonde empathie: un film qui nous réconcilie avec la Terre Mère (Matri Bhumi) et nous met au même niveau que tous les êtres vivants.
La distance qui nous sépare des animaux
par Olivia Cooper-Hadjian
Les cinéastes ici cités prennent le parti d’adopter vis-à-vis de l’humain une distance à la mesure de celle qui nous sépare des autres animaux. Les bêtes y conservent tout leur mystère, et nous regagnons une partie du nôtre. Car n’est-il pas étrange d’envoyer des chiens dans l’espace ou d’imbriquer de minuscules insectes dans de grandes machines de pointe pour tenter de percer le secret de leur cognition, et peut-être de leur conscience ?
Si l’exploitation n’est pas absente de ces démarches, ces cinéastes la déjouent par leur geste et rétablissent un lien avec l’animal en se mettant physiquement à sa place : Elsa Kremser et Levin Peter suivent le parcours d’une meute de chiens errants, adoptant leur cadence, dans Space Dogs ; Maud Faivre et Marceau Boré montrent la solitude des insectes scrutés dans Modèle animal. Certains rapports sont plus ambigus, comme le montre Homing, où le dérèglement de l’environnement éveille un effort de réparation par des actes de soin.
Le respect qu’imposent les bêtes se mâtine d’envie, jusqu’à l’absurde : on s’imagine échapper à notre propre condition, en tentant d’imiter leurs talents musicaux dans Langue des oiseaux d’Érik Bullot, ou en s’identifiant à leur pouvoir de séduction dans Los que desean d’Elena López Riera.