Autour du film "La mort de Danton" de Alice Diop
Palazzo delle Aquile de Stefano Savona, Ester Sparatore et Alessia Porto (128',2010, Ital.)
Tahrir de Stefano Savona (90', 2011, Fr./Ital.)
Sibérie de Johanna Preiss (81', Fr.)
Ceci n'est pas un film de Jafar Panahi (75', 2011, Iran)
Le cauchemar des déchets de Laure Nouhalat et Eric Guéret (98', Fr, 2009)
Le mensonge radioactif de Jean-Michel Chaterd et Hélène Pariggi (52', Fr, 2005)
Au pays du nucléaire de Esther Hoffenberg ( 74', Fr, 2009)
200 000 fantômes de Jean-Gabriel Périot (10', Fr, 2008) & Into Eternity de Michael Madsen (75', Dan., 2010)
Bellevue, dernière séance de Abraham Cohen ( 75')
La nature des choses de Audrey Espinasse (15')
Nager comme si c'était hier de Oliver Derousseau et Isabelle Ogilvie (59')
Le bonheur simple de Ky Nguyen Minh ( 32') & Dans l'ombre de Bart Vermeer (43')
Territoire perdu de Pierre-Yves Vandeweerd (73', Belg, 2011)
Autour du film La mort de Danton de Alice Diop (60', Fr., 2010)
Bîr d'eau de Djamil Beloucif (77')
Le passeur des âmes de Couyhn Truong Vu ( 35')
En apparence de Maxime Moriceau (43')
Le geste ordinaire de Maxime Coton (64')
Funeral season de Matthew Lancit (87')
Le crabe qui m'a pincé l'œil de Françoise Savelli (13')
Là-bas Dert Anna de Claudia Marschal (52')
Il était une fois l'été de Sirakan Vaman Abcoyan (36') & Honk de A. Gaillard & F. Vassault (62')
En suivant ces soldats qui ne sont pas revenus (50', Jap, 1971) & La Brute revient au pays natal de Shohei Imamura (50',1973, Jap)
Violin Phase de Eric Pauwels (12', Belg., 1983)
The Ballad of Genesis & Lady Jaye de Marie Losier (75', Etats-Unis, 2011)
à l'IUT de Corte D’Ortu à Muong de Thierry Guillin (20’) & Peppu Flori, l'anima d' una cultura de Michel D'Onofrio (40’)
Michaela & Reinhard de Virginie Estrem-Monjouste & Colomba Casanova (32')
La lumière épaissie de S.Simoni & B. de Bastos (28') en présence de Colomba Sansonetti
"La mort de Danton" de Alice Diop
Marie-France de Bitschy Arno (52')
J'ai nagé toute seule de Iris Pakulla (45')
L'Hypothèse du Mokélé-Mbembé de Marie Viognier (78', Fr, 2011)
Gigi, Monica & Bianca de Benoit Dervaux
Yasmina Abdellaou (84', Belg., 1996)
Où git votre sourire enfoui ? De Pedro Costa (120', Fr, 2001)
La maison est noire de Forough Farrokhzad (20', Iran, 1962)
Le plein pays de Antoine Boutet (58', Fr., 2009)
Taranta de Gianfranco Minguzzi (20', Ital, 1961)
Cadenza d'inganno de Leonardo di Costanzo (50', Ital, 2011)
Un ange à Doel de Tim Fassaert (77', Nederl, 2011)
Diane Wellington d'Arnaud Des Pallières (15', Fr,2010)
Disneyland, mon vieux pays natal d'Arnaud Des Pallières ( 46', Fr, 2001)
D.O.A. de Lech Kowalski (90', Etats-Unis, 1980)
Conférence basée sur une lecture des peintures du Musée Fesch, par Hervé Gauville. Suivie d'une projection de La Ricotta de Pier Paolo Pasolini (40', Ital., 1963)
Projection de courts métrages Il Mondo perduto de Vittorio de Seta (50', Ital., 1954-1959). Commentée par Hervé Gauville
Remise des prix de la compétition nouveaux talents et Projection du film primé
Les idoles de Marc'O (93', Fr, 1968)
Taranta de Gianfranco Minguzzi (20', Ital, 1961)
Nanni Moretti d'André S. Labarthe (60', Fr, 1990)
Violin Phase de Eric Pauwels (12', Belg., 1983)
John Cassavetes d'André S.Labarthe (50', Fr, 1969-1998)
Il nous faut du bonheur de Alexandre Sokurov & Alexei Jankowski (60', Fr, 2011)
Le Quattro volte de Michelangelo Frammartino (88', Ital., 2010)
LE 18ème CORSICA.DOC: UNE EDITION MAJEURE
Le cinéma est un art jeune, et c’est un regard neuf qu’il porte sur les animaux. Non pas celui qui fut celui de la peinture, empreint de religion, de mysticisme ou de mythologie. Non, c’est un regard profondément troublé que porte les cinéastes sur les « non-humains », prolongeant en cela les interrogations des jeunes philosophes d’aujourd’hui. C’est, modestement, que nous esquisserons cette histoire d’un rapport Homme/Animal par les films choisis ici, en écho aux tableaux du Palais Fesch d’Ajaccio.
Les films de la compétition, eux, ne témoigneront pas moins des graves questions qui traversent notre temps. La guerre, la famille, la vieillesse… les jeunes cinéastes font feu de tout bois pour réaliser de puissants gestes cinématographiques.
Une arche de Noé cinématographique
par Federico Rossin
« Si aujourd’hui nous n’observons plus les animaux, eux n’ont pas cessé de le faire. Ils nous regardent car nous avons, depuis la nuit des temps, vécu en leur compagnie. Ils ont nourri nos rêves, habité nos légendes et donné un sens à nos origines. Ils portent à la fois notre différence et la trace de ce que nous croyons avoir perdu. »
John Berger, Pourquoi regarder les animaux ?
Cette programmation est une traversée à la fois ludique, pensive et visionnaire autour de l'univers des animaux, elle interroge et réactive la relation entre l’homme et l’animal, le lien qui au fil de l’histoire se voit transformé par les nouveaux rapports de production du XX e siècle, réduisant l’animal à l’état de bête avant d’en faire un simple produit de consommation. Mais une nouvelle conscience de la relation entre nous et les animaux commence à émerger depuis quelques années. Et comme toujours le cinéma est un merveilleux miroir pour comprendre notre société par le prisme de son imaginaire et de son esthétique.
Le parcours des séances est une surprenante Arche de Noé cinématographique dans laquelle le public ajaccien pourra faire à la fois une expérience de découverte et de partage. Si Werner Herzog interroge radicalement notre anthropomorphisme dans son Grizzly Man (2005), Frederick Wiseman avec son Zoo (1993) nous plonge dans un microcosme animal reconstruit artificiellement, en miroir ironique et impitoyable de notre société. Barbet Schroeder, dans son Koko, le gorille qui parle (1978), dresse un portrait drôle et terrible de notre fantasme d'omnipotence scientifique et éthique sur le monde animal. Roberto Rossellini a réalisé India (1959) de manière expérimentale : le résultat est une éblouissante tentative de décrire la relation durable et fructueuse entre les hommes et les animaux (éléphants, tigres, singes), à travers une structure à épisodes imprégnée d'une profonde empathie: un film qui nous réconcilie avec la Terre Mère (Matri Bhumi) et nous met au même niveau que tous les êtres vivants.
La distance qui nous sépare des animaux
par Olivia Cooper-Hadjian
Les cinéastes ici cités prennent le parti d’adopter vis-à-vis de l’humain une distance à la mesure de celle qui nous sépare des autres animaux. Les bêtes y conservent tout leur mystère, et nous regagnons une partie du nôtre. Car n’est-il pas étrange d’envoyer des chiens dans l’espace ou d’imbriquer de minuscules insectes dans de grandes machines de pointe pour tenter de percer le secret de leur cognition, et peut-être de leur conscience ?
Si l’exploitation n’est pas absente de ces démarches, ces cinéastes la déjouent par leur geste et rétablissent un lien avec l’animal en se mettant physiquement à sa place : Elsa Kremser et Levin Peter suivent le parcours d’une meute de chiens errants, adoptant leur cadence, dans Space Dogs ; Maud Faivre et Marceau Boré montrent la solitude des insectes scrutés dans Modèle animal. Certains rapports sont plus ambigus, comme le montre Homing, où le dérèglement de l’environnement éveille un effort de réparation par des actes de soin.
Le respect qu’imposent les bêtes se mâtine d’envie, jusqu’à l’absurde : on s’imagine échapper à notre propre condition, en tentant d’imiter leurs talents musicaux dans Langue des oiseaux d’Érik Bullot, ou en s’identifiant à leur pouvoir de séduction dans Los que desean d’Elena López Riera.