L'émigrant (25') Charlie Chaplin
Récits d'Ellis Island(57') Robert Bober & Georges Perec
La cloture(22') Tariq Teguia
Rome plutot que vous(111') Tariq Teguia
Madame L'eau (122') Jean Rouch
Quadir- Une odyssee Afghane(79') Anneta Papathanassiou
Les lettres de Toussainte(52') Nadine Fisher
Shawaks : La dernière saison (92') Kazim Öz
Avant -première, en présence du réalisateur
America, America (168') Elia Kazan
Atlantiques (16') Mati Diop
Italianamerican(45')Martin Scorcese
Ferrailles d'attentes(6') Tariq Teguia
Inland (138') Tariq Teguia
La forteresse (100') Fernand Melgar
Vampires (28') Arnaud Gerber
Les oiseaux d'Arabie (40')David Yon
Hors saison(42')Jean-Claude Cottet
Or, les murs (61')Julien Sallé
Peau neuve (13')Clara Elalouf
Searching for Hassan (61') Edouard Beau
Itchombi (52')Gentille Menguizani Assih
Kazim Öz, réalisateur du film Shawaks : La dernière saison
Tariq Teguia, réalisateur des films Rome plutot que vous & Inland
Cinéma et migrations, animé par Stéphanie Alexandre de la Cité de l'Immigration
Atelier Scolaire animé par Michèle Soulignac
Voyage Ordinaire (72') Colette Isambert
18 ans (23') Frédérique Pollet-Rouyer
Hazo mena (53') Federico Varrasso
Dans nos deserts (55') Elise Devernoix
Pour le meilleur et pour l'oignon(53')Sani Magori
La vie sombre trois fois... (50') Xuân-Lan Guyot
La tumultueuse vie d'un déflaté (59') Camille Plagnet
Dor (35') Ramona Poenaru
No comment (52') Nathalie Loubeyre
Ici, La bàs (13') Dominique Cabrera
La traversée (55') Elisabeth Leuvrey
Abena (7')Amel El Kamel
L'escale d'une guinée (56') Franssou Prenant
La chine est encore loin (120')Malek Bensmaïl
C'est à constantine (30')Bahïa Bencheickh-El-Fegoun 2008
Lettre à ma soeur (60')Habiba Djahnine
avec Jean-Noël Cristiani: "Un atelier Varan en Corse".
Développement de projets de
films, animé par Morad Kertobi (CNC) et
Marie Balducchi (Agat Films)
animé par Michèle Soulignac
Le marcheur (28') de Jean-Noël Cristiani
Cai ho [Le Lac] (36')Christian Merlhiot
Les dormants (60')Pierre-Yves Vandeweerd
Les oubliés de Cassis (71') Sonia Kichah
Paradise (23') & Highway(68') Sergueï Dvortsevoy
Nulle part terre promise (94') Emmanuel Finkiel
Depuis les terres de personne (53') Elvio Annese
Ma'loul fete sa destruction(30') Michel
Khleifi
Le jardin de jad (60')Georgi Lazarevski
Kady, la belle vie (87') Claude Mouriéras
Pasolini l'enragé (65') Jean André Fieschi
Langue et Cinéma, animé par Marie-Pierre Duhamel et Erik Bullot
Histoie et mémoire de l'immigration en Corse,
animé par Marie Poinsot & Claudine Filippi, directrice régionale de l’Acsé en Corse.
Atelier Scolaire animé par Michèle Soulignac
Latcho drom(104') Tony Gatlif
Madame veuve isoppo (26') Daniel Isoppo
Voyage en sol majeur (54') Georgi Lazarevski
Les arrivants(111') Patrice Chagnard & Claudine Bories
De l'autre coté (99') Chantal Ackerman
La chine est encore loin (120') de Malek Bensmaïl
Pamarès de la compétition des premiers
films, avec projection du film primé
LE 18ème CORSICA.DOC: UNE EDITION MAJEURE
Le cinéma est un art jeune, et c’est un regard neuf qu’il porte sur les animaux. Non pas celui qui fut celui de la peinture, empreint de religion, de mysticisme ou de mythologie. Non, c’est un regard profondément troublé que porte les cinéastes sur les « non-humains », prolongeant en cela les interrogations des jeunes philosophes d’aujourd’hui. C’est, modestement, que nous esquisserons cette histoire d’un rapport Homme/Animal par les films choisis ici, en écho aux tableaux du Palais Fesch d’Ajaccio.
Les films de la compétition, eux, ne témoigneront pas moins des graves questions qui traversent notre temps. La guerre, la famille, la vieillesse… les jeunes cinéastes font feu de tout bois pour réaliser de puissants gestes cinématographiques.
Une arche de Noé cinématographique
par Federico Rossin
« Si aujourd’hui nous n’observons plus les animaux, eux n’ont pas cessé de le faire. Ils nous regardent car nous avons, depuis la nuit des temps, vécu en leur compagnie. Ils ont nourri nos rêves, habité nos légendes et donné un sens à nos origines. Ils portent à la fois notre différence et la trace de ce que nous croyons avoir perdu. »
John Berger, Pourquoi regarder les animaux ?
Cette programmation est une traversée à la fois ludique, pensive et visionnaire autour de l'univers des animaux, elle interroge et réactive la relation entre l’homme et l’animal, le lien qui au fil de l’histoire se voit transformé par les nouveaux rapports de production du XX e siècle, réduisant l’animal à l’état de bête avant d’en faire un simple produit de consommation. Mais une nouvelle conscience de la relation entre nous et les animaux commence à émerger depuis quelques années. Et comme toujours le cinéma est un merveilleux miroir pour comprendre notre société par le prisme de son imaginaire et de son esthétique.
Le parcours des séances est une surprenante Arche de Noé cinématographique dans laquelle le public ajaccien pourra faire à la fois une expérience de découverte et de partage. Si Werner Herzog interroge radicalement notre anthropomorphisme dans son Grizzly Man (2005), Frederick Wiseman avec son Zoo (1993) nous plonge dans un microcosme animal reconstruit artificiellement, en miroir ironique et impitoyable de notre société. Barbet Schroeder, dans son Koko, le gorille qui parle (1978), dresse un portrait drôle et terrible de notre fantasme d'omnipotence scientifique et éthique sur le monde animal. Roberto Rossellini a réalisé India (1959) de manière expérimentale : le résultat est une éblouissante tentative de décrire la relation durable et fructueuse entre les hommes et les animaux (éléphants, tigres, singes), à travers une structure à épisodes imprégnée d'une profonde empathie: un film qui nous réconcilie avec la Terre Mère (Matri Bhumi) et nous met au même niveau que tous les êtres vivants.
La distance qui nous sépare des animaux
par Olivia Cooper-Hadjian
Les cinéastes ici cités prennent le parti d’adopter vis-à-vis de l’humain une distance à la mesure de celle qui nous sépare des autres animaux. Les bêtes y conservent tout leur mystère, et nous regagnons une partie du nôtre. Car n’est-il pas étrange d’envoyer des chiens dans l’espace ou d’imbriquer de minuscules insectes dans de grandes machines de pointe pour tenter de percer le secret de leur cognition, et peut-être de leur conscience ?
Si l’exploitation n’est pas absente de ces démarches, ces cinéastes la déjouent par leur geste et rétablissent un lien avec l’animal en se mettant physiquement à sa place : Elsa Kremser et Levin Peter suivent le parcours d’une meute de chiens errants, adoptant leur cadence, dans Space Dogs ; Maud Faivre et Marceau Boré montrent la solitude des insectes scrutés dans Modèle animal. Certains rapports sont plus ambigus, comme le montre Homing, où le dérèglement de l’environnement éveille un effort de réparation par des actes de soin.
Le respect qu’imposent les bêtes se mâtine d’envie, jusqu’à l’absurde : on s’imagine échapper à notre propre condition, en tentant d’imiter leurs talents musicaux dans Langue des oiseaux d’Érik Bullot, ou en s’identifiant à leur pouvoir de séduction dans Los que desean d’Elena López Riera.