ATELIER VARAN CORSE

2015

THEMATIQUE: LE SOLEIL ET L’OMBRE // LASSULIVU È L'IMBRICCIA

Les cinq années précédentes, les thèmes de travail des ateliers REGARDS MEDITERRANEENS furent : « Avoir 20 ans en Corse », « les femmes », « partir/revenir/rester », « le village », « l’esprit de famille ». Cette année, nous avons eu envie de nous écarter d’un thème purement sociétal.

Ainsi est née l’idée: « le soleil et l’ombre».

 

Pour moi, élevée en banlieue parisienne, et qui ne venait dans mon village de la montagne corse que l’été, sans doute que la rencontre avec la Corse fut d’abord une rencontre solaire. C’est évidemment le cas de tous ces petits continentaux d’origine corse qui sont rapatriés rituellement pendant les vacances d’été chez les grands parents.

 

Dans les résidences de bord de mer qui se sont démultipliées depuis les années 50, les touristes ne viennent généralement en Corse que pour profiter du soleil et basta. Pour les hordes de touristes déversées par les immenses bateaux de croisière, idem. De la Corse, ils ne retiendront qu’un joli bronzage ou quelques coups de soleil.

 

Plus complexe est le rapport des Corses au soleil. J’ai toujours connu ma grand-mère et mes tantes craintives face à ses rayons. Très couvertes, de vêtements noirs surtout, tentant de préserver la blancheur de leur peau… un défi impossible pour les paysannes !

 

Idem pour les maisons traditionnelles qui se protègent comme les femmes. Persiennes closes, tout en laissant ouvertes les « jalousies » pour observer la vie de la rue. Ici, ce n’est pas le soleil que l’on cherche mais l’ombre. L’ombre de l’intimité ou du secret de famille.

 

Dans les paysages corses, il y a l’assulivu (l’adret) et l’imbriccia (l’ubac)... Un nom pour la partie du paysage restant toujours à l’ombre et un nom pour la partie du paysage qui sera au soleil. Le soleil et l’ombre vus par les paysans… On n’y plante pas les mêmes arbres, les mêmes légumes… On n’y travaille pas la terre de la même manière. Il s’agit de jouer avec le soleil pour obtenir les meilleures récoltes.

 

Le culte du soleil était répandu dans tout l’antique monde méditerranéen. Ne l’est-il plus aujourd’hui que pour le touriste ?

 

Plus inspirant sans doute: le soleil y était souvent représenté par un œil ouvert sur le monde.

EN SAVOIR PLUS

 

 

 

Ateliers Varan

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France

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2014

THEMATIQUE// L'ESPRIT DE FAMILLE

La société corse, comme dans la plupart des pays méditerranéens et du monde régi par le "droit romain", a longtemps été structurée à partir de la famille. Une famille prise au sens large, qui n'est pas le couple avec enfants que nous connaissons sur le continent, mais une parenté d'oncles, de tantes, de cousins... qui recoupe parfois tout le village, et même parfois un peu plus ... Cette famille élargie, gouvernée par le pater familias, étant le moteur économique, social et politique de la vie en Corse. Un cadre à la fois rassurant et contraignant dans lequel ont grandi les enfants insulaires.

 

L'irruption de nouvelles formes de vie - via la télévision surtout - a en partie pulvérisé ce mode d'organisation de la société corse. Mais il en reste des traces qui cohabitent avec une "nouvelle culture" héritée du monde moderne.

 

C'est à partir de ces traces d'un singulier esprit de famille, qui souvent éclairent le très médiatique "problème corse", que nous vous proposons de travailler.

 

10 COURTS MÉTRAGES RÉALISÉS EN 2014

- Où êtes-vous maintenant ? un film de Dorothee Kellou.

Ventura et son fils Philippe sont en relation avec le monde des morts.

 

- Derriere la mer un film de Shohreh Sabaghy.

"Il y a 40 ans que j’habite ici, il y a 27 ans que je me suis marié. Je vois ma femme et mes enfants 2 fois par an. » C’est l’histoire de la plupart des hommes qui s’assoient tous les jours sur les bancs du foyer.

 

- Vous me trouverez au Lazaret, un film de Laurina Padovani.

Comment un homme d’affaire corse trouve le chemin de l’immortalité.

 

- Gardiens de la chapelle, un film de Sandrine-Malika Charlemagne.

Refuge des chats, des pêcheurs, des touristes, des fidèles, la chapelle des Grecs qui fut le sanctuaire d’un ermite est aujourd’hui gardée par la famille Nassibian.

 

- Encore quelques gouttes de sueur, un film de Delphine Joseph. Dernières années de formation professionnelle de football pour les juniors de l’ACA (Athlétic Club d’Ajacciu). Performance collective, individuelle, endurance, résistance à toute épreuve... Un rêve qui prend corps.

 

- Dis moi oui, un film de Delphine De Boutray.

Dans la boutique de mariage du quartier des Salines, les clientes et clients viennent de toute la Corse. C’est la course au coup de coeur qui les fera prince et princesse d’un jour.

 

- Dio Vi Salvi Regina, un film de Kra Kouassi.

 Au Sacré Coeur, l’Abbé Rabazzani et la Confrérie Saint Jean-Baptiste restent résolument fidèles à l’Immaculée Conception.

 

- Il, un film de Esther Cristiani.

Il se disait mon père, puis parfois mon oncle. Il me disait: « Je t’aime, grand comme ça! » Mais au fond, je sentais bien que quelque chose n’allait pas...

 

- Da boca à boca, un film de Thérésa Doyle

Avec la complicité de Jean-Pierre Godinat, Les chanteuses du groupe I Maistrelli transmettent leur passion.

 

- Tout va bien se passer, un film de Caroline Bibring.

Au Bistrot du Cours, on ne refait pas le monde, on le fait.