PEINTURE & CINEMA

IL MONDE PERDUTO 2

VITTORIO DE SETA

«Parabola d’oro» (Parabole d’or), 1955, 10’. Au coeur brûlant de l’été, un documentaire lyrique sur la moisson en Sicile centrale. La moisson en Sicile intérieure. Sous une chaleur écrasante, on récolte enfin les fruits d’une année de labeur…


«Pescherecci» (Bateaux de pêche), 1958, 11’Une journée de pêche dans la vaste zone maritime qui s’étend de la Sicile à l’Afrique. À la nuit tombée, les pêcheurs jettent l’ancre aux abords de l’île de Lampedusa. Un orage éclate.


«Pastori di Orgosolo» (Bergers d’Orgosolo), 1958, 11’Sur le mont isolé d’Orgosolo, au coeur de la Sardaigne, autrefois refuge de bandits et de condamnés en fuite, de rares bergers guident leurs troupeaux dans un climat aride.


« Un giorno in Barbagia » (Une journée en Barbagie), 1958, 9’
Les bergers partis avec leurs troupeaux, les femmes travaillent au village et s’occupent du bois, des champs et du pain…


« I dimenticati » (les oubliés), 1959, 10’
En Calabre, la route de montagne s’interrompt brutalement : il faut faire 15 kilomètres à pied our se rendre à Alessandria del Carretto. L’hiver fini, le village revit à l’occasion de la «Fête du Sapin», une tradition païenne ancestrale…

LA RICOTTA

PIER PAOLO PASOLINI

À l’origine, La ricotta était l’un des quatre sketches qui, sous l’acrostiche de Rogopag, rassemblaient Rossellini, Godard, Pasolini et Gregoretti en un polyptique commun.

 

Par une traditionnelle construction en abyme, La ricotta raconte l’histoire du tournage d’un film consacré au récit de la Passion en adoptant le point de vue du bon larron. Orson Welles y joue le rôle d’un metteur en scène, à la fois double et repoussoir de Pasolini. La ricotta recourt avec insistance au procédé du tableau vivant de façon à mettre la peinture en crise en la mettant en scène. Pasolini le primitif, Pasolini disciple de Giotto dans Le Décaméron, ce Pasolini-là était-il aussi, dès son troisième film, un maniériste ?

 

La question s’impose dès qu’apparaissent, reconstituées pour la caméra, les oeuvres de deux peintres qui se sont illustrés dans ce courant artistique, Rosso Fiorentino et Pontormo, convoqués à travers les motifs de la Déposition et de la Descente de croix.