L'atelier de formation des bénévoles

Depuis 2018, nous organisons un atelier annuel de formation au cinéma documentaire pour les bénévoles qui souhaitent programmer et accompagner des séances dans leur ville ou leur village. Deux jours intenses de visionnages et analyses de film animés par des historiens ou critiques de cinéma (Marcos Uzal, Federico Rossin).  Cette année, fin octobre, c'est Federico Rossin qui animera l'atelier consacré aux filmographies de deux grands noms du cinéma documentaire: Werner Herzog et William Klein.


 

William Klein et Werner Herzog : aux extrêmes

 

 

William Klein et Wernerg Herzog comptent parmi les plus grands créateurs d'images de notre monde contemporain. Deux artistes de l'extrême, qui ont fait de la provocation, du dépassement des limites et d'une recherche esthétique radicale la forme même de leur opposition frontale au monde de la société du spectacle. Deux innovateurs absolus qui, bien qu'à des années-lumière l'un de l'autre, peuvent être redécouverts aujourd'hui comme une sorte de couple dialectique inséparable, dont l'œuvre nous aide à décrypter et analyser le monde des images qui nous entoure.

 

 

 

William Klein n'est pas tout à fait "américain" - bien qu'il soit né à New York en 1928, et qu'il ait consacré une grande partie de son œuvre cinématographique à des sujets américains. Il n'est pas tout à fait "français", bien qu'il se soit installé à Paris en 1948 pour étudier la peinture avec Fernand Léger et qu'il y soit resté depuis. Il a commencé à faire des films à la fin des années 1950, à peu près au moment où la nouvelle vague française prenait de l'importance, et on pourrait provisoirement le considérer comme un membre du groupe dit de la rive gauche, qui comprenait Chris Marker, Alain Resnais et Agnès Varda. Néanmoins, il est rarement mentionné dans les livres sur la Nouvelle Vague ou sur le cinéma français en général. Et bien que ses premiers documentaires, datant du début des années 1960, soient contemporains de l'essor du cinéma-vérité, il n'appartient pas vraiment à ce mouvement non plus. Mieux connu en tant que photographe, Klein a occupé une sorte de no man's land dans le monde du cinéma ; en effet, son importance découle en partie de sa capacité à chevaucher et à confondre les catégories conventionnelles dans les deux médias. La pratique documentaire de Klein a toujours tendu vers une méthode essayiste, sondant le sujet plutôt que de saisir une révélation dramatique. Son approche du cinéma documentaire et de la photo est traversé par des tendances modernistes évidentes, telles que le dépassement des distinctions faciles (documentaire/fiction, observation/participation, vulgarité/sophistication, Amérique/Europe), l'incorporation du hasard (spontanéité, juxtapositions aléatoires) et la mise en avant de l'ambiguïté. Dans les films de Klein, ces tendances sont toujours à la fois esthétiques et politiques, notamment parce que sa méthode éclectique subvertit constamment la rhétorique familière du film documentaire traditionnel. Jonathan Rosenbaum a écrit que « ce que Klein a fait, c'est transporter les rêves apocalyptiques et les humeurs démagogiques des années 1950 dans les spectacles médiatiques - tels que les journaux télévisés, le sport, la mode et la politique - des trois décennies qui ont suivi. Le monde qu'il dépeint est une arène de gladiateurs dans laquelle les guerriers sont armés jusqu'aux dents de micros et de caméras. Dans cette arène, l'échange d'identités et la volonté de puissance sont virtuellement interchangeables. »

 

 

 

Werner Herzog (pseudonyme utilisé à la place de son vrai nom, Stipetic) a commencé à faire des films dès l'enfance. Depuis son premier court métrage, tourné avec une caméra volée, la vie et l'œuvre du réalisateur allemand sont une toile inextricable de mythes, de simples mensonges et de chroniques invraisemblables, tissée par le protagoniste direct de cette biographie savamment construite, qui mêle anecdotes, mésaventures, coïncidences, rêves et hallucinations, mirages, mais surtout tragédies évitées de justesse, catastrophes affrontées et surmontées, risques mortels pris et toujours surmontés. Pour Herzog, le cinéma - qu'il s'agisse de films à sujet ou de ceux que l'on définit, avec un schématisme nécessaire, comme des "documentaires" - est toujours un déplacement, une sortie, un dépassement, une mesure de la limite, une expérience drastique et radicale ; et la destination est déjà dans le voyage, dans le geste, dans l'action. Le sens du voyage est dans le cinéma et le sens du cinéma est dans le voyage : les deux quêtes sont liées par un objectif commun, la rencontre et le choc avec ce que Herzog appelle les "images adéquates". Des images appropriées à son époque, à la civilisation de l'Occident contemporain : une image qui conserve certaines caractéristiques d'intégrité - ou plutôt de plénitude - et qui est en même temps une expression, une explication, une condensation non pas tant d'un imaginaire collectif officiel, mais plutôt d'une conscience partagée inconsciente, la trace extérieure d'une extase articulée en images. À l'origine du cinéma de Herzog, il y a un élan vital irrépressible qui le pousse à rechercher des images et des histoires qui ne sont pas standardisées ou préfabriquées, qui ne sont pas consommées par une habitude de regarder qui limite la possibilité de voir différemment de la façon dont nous sommes faits pour voir.

 

 

 

Federico Rossin

 

Les samedi 28 et dimanche 29 octobre à la CCAS de Porticcio

Renseignements et inscriptions

lucieb.corsicadoc@pm.me

 


L'atelier scolaire "Cinéma Cent ans de Jeunesse"

Depuis 2015, l'association Corsica.Doc est chargée par la Cinémathèque de Corse de piloter l'atelier Cinéma Cent ans de Jeunesse (CCAJ). Un programme qui coordonne des dizaines d'atelier dans le monde et en France.

Créé à l’occasion du Premier siècle du cinéma et porté pendant plus de 25 années par la Cinémathèque française, le Cinéma, cent ans de jeunesse devient autonome et poursuit son aventure singulière avec le soutien enthousiaste de son réseau international : réalisateurs, enseignants, responsables d’associations et de cinémathèques, universitaires… 

L'atelier fonctionne selon de fructueux principes pédagogiques basés sur la pratique et la transmission. 


Atelier 2023/2024: le geste documentaire

C'est autour de ce nouveau thème que travaillerons les élèves en cette année scolaire. Un thème qui pour la première fois dans l'histoire de l'atelier s'attache au cinéma documentaire.

Pour la quatrième année l'atelier corse se déroulera dans le collège du Taravu, sur le site de Petreto Bicchisano. Et ce, dans la classe de 5ème du collège bilingue.

Il se déroulera du mois de septembre au mois de juin avec l'enseignante et une interventante "cinéma"  proposée par l'association Corsica.Doc.,qui intervient en tant qu'organisatrice et intervenante culturelle avec la Cinémathèque de Corse.

Les intervenantes suivront une formation en septembre et en mars. Au mois de juin tous les ateliers se retrouveront cette année à Lisbonne pour un grand moment de mise en commun des travaux exécutés: un film d'environ 10 mn.

 

D'octobre 2023 à juin 2024

au collège du Taravu.


L'atelier de formation  des producteurs EURODOC MED

Depuis 2020, en partenariat avec Eurodoc, l'association Corsica.Doc organise un atelier de formation pour les projets de production de films documentaires. Depuis 2022, un projet a émergé de ce partenariat: la création d'un atelier centré sur le pourtour méditerranéen: EURODOC MED. Après une belle édition en 2023, se prépare un nouvel atelier en 2024 qui sera présenté au cours du festival par Alexandre Cornu, président d'Eurodoc.


L'atelier Eurodoc Med 2024

Après deux ateliers de formation et d'accompagnement à la production documentaire en 2021 et 2022 co-organisés par Eurodoc et Corsica.doc, avec le soutien de la collectivité territoriale de Corse, l’aventure a continué, plus loin en Méditerranée. En 2023, la formation s’est élargie à de nouveaux pays du pourtour méditerranéen très dynamiques, notamment du côté du Maghreb et du Proche-Orient. Conduit par Alexandre Cornu, producteur et président d'Eurodoc, l’atelier a accueilli des projets de films venus de Tunisie, d’Algérie, de Lybie, du Liban, de Corse et du Sud de la France. Des projets travaillés avec des responsables de la diffusion sur France 3 Corse, 2M (chaîne du Maroc), Al Jezeera.

 

Ce projet EURODOC MED, conçu avec Eurodoc et Corsica.Doc devient désormais pérenne et Alexandre Cornu viendra présenter, pour les producteurs et productrices corses, le prochain atelier « production » qui se tiendra en octobre 2024 à Ajaccio.

 

 

 

Apéro conférence EURODOC MED Vendredi 13 octobre 19h30 Citadelle

 

Animé par Alexandre Cornu

 

 

 


Alexandre Cornu

 

Alexandre Cornu est le gérant des Films du Tambour de Soie depuis 1996. Cette société produit des films documentaires de création centrés sur l'histoire, la découverte, les arts et la société. Il a été membre de la Commission d'aide à l'écriture du CNC de 1999 à 2001. Il est président de la PROCIREP Commission Télévision depuis janvier 2005. Conférencier aux ateliers organisés par La Fémis et Eurodoc, association dont il est aujourd’hui le président